Mis en avant

A quand une éducation non-violente en France ?

A l’approche de la journée internationale des droits de l’enfant du 20 Novembre, j’ai eu l’honneur de co-écrire cette tribune à l’attention du Président de la République en vue de promouvoir l’éducation non-violente en France, aux côtés de 13 autres professionnels de l’enfance. Cette lettre a rasssemblé 520 signataires dont des professionnels, des personnalités et des sociétés savantes (dont la Société Française de Pédiatrie, la Société Française de Pédiatrie Médico-Légale et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire).

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Monsieur le Président de la République, Emmanuel Macron,

Ce mercredi 26 octobre 2022 sur France 2, vous déclarez que notre société est « de plus en plus violente » avant de mettre l’accent sur la nécessité de « pacifier la société et ne rien céder ». Nous, professionnels de l’enfance, psychologues, pédiatres, psychiatres, pédopsychiatres, chercheurs, enseignants, infirmiers puériculteurs, psychomotriciens, éducateurs, orthophonistes, associations, souhaitons vous alerter sur les violences subies par les enfants quotidiennement en France.

79% des parents ont confié avoir recouru à une violence « éducative »

Le 17 octobre 2022, la Fondation pour l’Enfance a publié un baromètre des violences dites éducatives infligées aux enfants par leurs parents. Selon ce baromètre, 79% des 1314 parents interrogés ont confié avoir eu recours à au moins une violence dite « éducative » la semaine précédant l’enquête. Si les violences physiques sont légèrement en baisse, les violences psychologiques sont les plus représentées.

La France accuse un grand retard en matière d’éducation

La France, 56 ème pays au monde à avoir interdit les violences éducatives infligées aux enfants par la loi du 10 juillet 2019, accuse un grand retard en matière d’éducation. Une implication politique et médiatique forte est nécessaire pour promouvoir l’intérêt supérieur de l’enfant, en accord avec la politique de l’OMS et de l’UNICEF mais aussi avec les valeurs de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) et les données scientifiques récentes.

Pourquoi est-il urgent de nous préoccuper de la qualité des pratiques parentales de notre pays ?

La frontière entre la maltraitance et la Violence Educative Ordinaire (VEO) est floue : justifier la violence par l’éducation ouvre la porte à des maltraitances encore plus graves. La violence dite éducative comprend la violence verbale (cris, injures, humiliations, etc.), la violence psychologique (menaces, culpabilisation, isolement de l’enfant à visée punitive, etc.) et la violence physique (pincer, tirer les cheveux, tirer le bras, gifler, donner une fessée, etc.). Les travaux scientifiques sont aujourd’hui consensuels : lorsqu’elles sont intenses et/ ou répétées, les VEO augmentent considérablement, et sur le long terme, le risque d’agressivité, d’anxiété, de dépression, de troubles de la personnalité, de délinquance, d’addictions (alcool, drogues, jeux vidéo…), de suicide, de prise de risque. Ces violences peuvent impacter les compétences cognitives de l’enfant, mais aussi ses compétences sociales et ses capacités de régulation émotionnelle.

Une éducation non-violente est associée à un meilleur développement de l’enfant

Les recherches scientifiques confirment que les attitudes éducatives non-violentes sont liées à une meilleure santé physique et psychique, à de meilleures compétences sociales et estime de soi ainsi qu’à de meilleurs résultats académiques chez les enfants et les adolescents. Les pratiques parentales non-violentes sont également associées à une réduction du stress et du burn-out parental.

Cette éducation non-violente est à l’opposé du laxisme

L’éducation non-violente est parfois confondue avec une éducation laxiste, permissive, évitant toute frustration. C’est une idée fausse. L’éducation non-violente ne remet pas en question l’importance des règles, mais la violence avec laquelle elles sont imposées. Les travaux scientifiques ont d’ailleurs mis en évidence les méfaits du laxisme et de la permissivité parentale sur l’épanouissement de l’enfant.

Une parentalité est bénéfique quand le parent assume sa responsabilité de parent, transmet des valeurs, définit des règles et enseigne à l’enfant les compétences nécessaires pour les respecter. Il veille au cadre, pose des limites, accompagne les réactions émotionnelles de l’enfant et lui apprend à les réguler. Et ce, sans le violenter ni psychologiquement, ni physiquement.

Les parents ont besoin d’être accompagnés

Être parent au quotidien, c’est difficile. Une famille sur 4 est monoparentale. La prévalence de la dépression maternelle est d’une femme sur 10 dans la première année de l’enfant. La tentation de recourir à des gestes de violence éducative est forte, parce que cela semble fonctionner rapidement. Les enfants ne peuvent descendre dans la rue pour exiger que leurs droits soient respectés. Le rôle des pouvoirs publics est de les protéger et de les défendre en accompagnant les parents.

L’interdiction des violences physiques et psychologiques est inscrite dans la loi. Faisons connaître cette loi. Fournissons aux parents et aux professionnels en contact avec les enfants le soutien dont ils ont besoin pour pouvoir faire respecter la loi.

Nous demandons :

  • Une grande campagne de communication sur les besoins et les droits des enfants, expliquant clairement ce que sont les violences éducatives physiques et psychologiques, et proposant des alternatives concrètes à ces violences.
  • Que soit sanctionnée toute incitation à la violence éducative dans l’espace public, comme c’est actuellement le cas pour les violences envers les femmes.
  • Que les professionnels de l’enfance bénéficient d’une formation théorique solide reposant sur des connaissances validées scientifiquement et qu’ils sachent également accompagner et soutenir les parents.
  • Un accès aisé à l’information pour les familles, un soutien continu afin de limiter le recours aux attitudes violentes, et en cas de vulnérabilité particulière, permettre un accompagnement plus soutenu et adapté.

Monsieur le Président, nous avons conscience que les mentalités en matière d’éducation mettent du temps à évoluer et que le vote d’une loi ne suffit pas à freiner de manière significative les violences dans les familles. Cette évolution de l’éducation doit donc mobiliser les efforts de tous, tant sur le terrain, que sur un plan médiatique et politique. Le coût sociétal de la violence éducative est phénoménal sur le long terme.

Prendre soin des enfants, les protéger, c’est construire une société résiliente.

#pouruneenfancesansviolence

Auteur(e)s :

Belmonte Jean-François

Auteur, conférencier

Butzbach Natacha

Psychologue

Dennery Vincent

Directeur de la Fondation pour l’Enfance

Dumortier Jérôme

Éducateur de jeunes enfants, directeur de crèche, formateur et consultant en éducation, Auteur, membre du CA de Stop VEO Enfance sans violences

Filliozat Isabelle

Psychothérapeute,  conférencière, auteure, Vice-présidente de la Commission des 1000 premiers jours

Florman Karin

Thérapeute, auteure

Gueguen Catherine

Pédiatre, auteure, fondatrice du DU « Accompagnement à la parentalité » pour les médecins à la Sorbonne

Junier Héloïse

Psychologue spécialiste du jeune enfant, docteure en psychologie du développement, formatrice pour les
professionnels de la petite enfance, conférencière, auteure

Lazimi Gilles

Médecin, enseignant à la Sorbonne Université, membre de la commission des 1000 jours, membre du HCE, coordinateur des campagnes contre les VEO StopVEO et Fondation pour l’Enfance

Lisembard Clémence

Responsable des opérations à la Fondation pour l’Enfance

Manard Marine

Neuropsychologue, docteure en psychologie et sciences de l’éducation, spécialisée en neurosciences, directrice du magazine Parentalité SanS Tabou, auteure

Quelen Céline

Présidente de StopVEO, Enfance sans violences, auteure

Serres Josette

Ingénieure de recherche au CNRS, formatrice petite enfance Smith Joanna Psychologue, psychothérapeute, chargée de cours à l’université, formatrice

Smith Joanna

Psychologue, psychothérapeute, chargée de cours à l’université, formatrice

Vella Fanny

Auteure, illustratrice

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Tribune publiée dans L’Obs – 10 novembre 2022

Références bibliographiques

Parmi les signataires figurent notamment :

La Société Française de Pédiatrie

La Société Française de Pédiatrie Médico-Légale

L’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire

Geneviève Avenard, Ancienne défenseure des Enfants

Michèle Créoff, ancienne vice-présidente du Conseil National de la Protection de l’Enfance

Christophe André, psychiatre

Muriel Salmona, psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes de violences, fondatrice
et présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Antoine Guédeney, pédopsychiatre, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à
l’université de Paris

Rebecca Shakland, professeure des universités en psychologie du développement

Edwige Antier, pédiatre

Anne Raynaud, psychiatre, fondatrice de l’Institut de la Parentalité

Illios Kotsou, docteur en psychologie, maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles

Thomas D’Ansembourg, psychothérapeute et formateur en communication non violente

Mathieu Ricard, moine bouddhiste, biologiste

Frédéric Lenoir, philosophe, sociologue, docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
(EHESS)

Fabrice Midal, philosophe et écrivain

Anna Roy, sage-femme, autrice et chroniqueuse à “La Maison des Maternelles”

Benjamin Muller, journaliste à “La Maison des Maternelles” sur France 2, producteur du podcast
pour enfants “Encore une histoire”

Guillaume Aldebert, auteur, compositeur et interprète

Andréa Bescond, comédienne, metteure en scène, scénariste et réalisatrice

Alexandra Lamy, comédienne et réalisatrice

Frédéric Lopez, journaliste, animateur radio, et producteur de télévision

Liste complète des signataires :

Professionnels
AbidLeilaPédiatre
Abita-PeletteMariePsychologue clinicienne
Acroute vialFleurMédecin
AdamChristineInfirmière Puéricultrice
AdrienJean-LouisProfesseur Emérite de psychologie de l’Université Paris Cité, ancien professeur de Psychologie Clinique et Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent
Ahmed-BrahimMalikaEducatrice de jeunes enfants, directrice adjointe en EAJE, membre du CA de la FNEJE PACA
AkbaralyTasnimeChercheuse épidémiologie neurosciences INSERM
AlejandroMaudPersonnalité qualifiée auprès du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA)
AllioAurélieEducatrice de jeunes enfants, coordinatrice petite enfance, formatrice petite enfance et co-fondatrice de l’organisme de formation Crèche’n’do Rencontres
AmaraPascalePsychologue clinicienne spécialisée en Psychotrauma, superviseure EMDR Europe, chercheure, formatrice et chargée de cours universitaire
AndréChristophePsychiatre
Andreu-galienJuliettePédiatre
AnisBarbaraResponsable du Relais Petite Enfance de LBN Communauté de Communes
AnsartChristelleFormatrice Petite Enfance. Responsable pôle formation de l’association Parent Aujourd’hui
AntierEdwigePédiatre
AubertRachelEducatrice de jeunes enfants
AudouardBrigittePsychologue
AvenardGenevièveAncienne défenseure des Enfants
AveninGuillaumeMédecin généraliste, maître de conférence associé Sorbonne Université
BacroFabienPsychologue, maître de conférences
BailletJustinePsychologue en service de Protection Maternelle et Infantile (CD59)
BalençonMartinePédiatre- médecin légiste, Présidente de la Société Française de Pédiatrie Médico-légale (SFPML) et membre du Conseil National de Protection de l’enfance
BaptistaRoxaneEducatrice de jeunes enfants, directrice de crèche, coordinatrice, accompagnante périnatale, membre SNPPE (Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance)
BardelBéatriceD.U de Psychotraumatologie (Paris Descartes)
BastucciMaryamIngénieur de recherche en biologie
BaudinoFannyMédecin
BaudrySophiePsychologue
BecourtMargauxMédecin
BeduJulieEducatrice spécialisée dans un Service d’Accueil Familial de l’Association La Croix Marine Auvergne Rhône-Alpes
BellierJean-GuillaumePsychopraticien et hypnothérapeute
BelouinValérieAssitante maternelle
BenhamouNoémiPsychologue spécialisée en périnatalité et psychotrauma, formatrice et auteure
BenoitSylvieInfirmière puéricultrice, accompagnatrice parentale et familiale
BereziatOlivierEducateur spécialisé, secrétaire général de l’association CDP Enfance
BerthierFlorencePsychologue clinicienne
BerthonAmandineEducatrice spécialisée, consultante en éducation et en parentalité au sein d’une maison de la parentalité
BessonCélinePsychologue en crèches
BiardDelphineInfirmière en psychiatrie
BinetEricPsychologue clinicien, maître de conférences à l’Ecole des Psychologues Praticiens, Président de l’association Francophone du Trauma et de la Dissociation (AFDT)
BlotSéverinePédopsychiatre, Centre Régional du Psychotrauma
BluteauLaetitiaPsychologue clinicienne
BonettoElodiePsychologue
BornetAurélieEducatrice de jeunes enfants et directrice de crèche
BostMyriamPsychologue clinicienne et formatrice
BoucherChristillaPsychologue clinicienne, psychothérapeute, formatrice, chargée de cours à l’Université, membre du comité AFTD
BoulangerLaurenceÉducatrice de Jeunes Enfants, responsable adjointe d’une crèche collective municipale (Saint Maurice 94)
BouloumiéEmmanuellePédiatre
Bourdeverre-VeyssiereSolineEnseignante de l’éducation nationale et auteure
BouyéSéverineEducatrice de jeunes enfants et directrice d’un EAJE
BoyerFannyPsychologue de l’enfant et de la famille, docteure en psychologie du développement et formatrice
Branly-VidalAudreyPsychologue clinicienne, superviseur
BrissetClaireDéfenseur des Enfants
BrochardNathaliePsychologue
BruyereAurorePsychologue clinicienne
BudexChristianProfesseur de philosophie, collaborateur scientifique au CREN, membre de la Chaire Unesco et conseiller du centre académique de l’académie de Versailles
CacciatoreSylvieFormatrice puericultrice
CalvoArianePsychologue clinicienne, psychothérapeute, auteur
CaoMarieProfesseur d’accompagnement d’enfants sourds, auteure
CardunerRomanePsychologue clinicienne et psychothérapeute EMDR accréditée
CarluerLaurenceNeurologue, Psychothérapeute
CarminatiSarahErgonome
CascioDelphineEducatrice de jeunes enfants, directrice de crèche
CatryHortensePsychologue clinicienne et psychothérapeute EMDR accréditée
CeccatoFrançoisePédiatre et fondatrice du centre Enfance et Santé
Ceylan MameriAyla AlineMédecin
ChaixJuliePédiatre
ChalazyAnne-ChristineMédecin
ChastangJulieMédecin généraliste, maîtresse de conférences universitaire Sorbonne Université
ChauveauPaulineInfirmière puéricultrice
ChesneauAnne-SophiePédiatre
ChevallierEvelyneEnseignante à la retraite
CheyrouCharlèneDE monitrice-Educatrice
ChicoineJean-FrançoisProfesseur de pédiatrie Univ. De Montréal, Pédiatre consultant à Paris
ChovauxMarinaProfesseure des écoles
ClémentIsabelleEducatrice de jeunes enfants
ClémentCatherinePsychiatre, pédopsychiatre, formatrice
CohenMélissaPsychologue clinicienne en libéral
ColemanElodieInfirmière puéricultrice
ColinMélanieOrthophoniste libérale
CordierHélèneInfirmière
CornetPhilippeProfesseur Universitaire (PU) Sorbonne Université
CottonMarc AndréEnseignant et psychohistorien
Cougoule-CognéLinePsychologue clinicienne, superviseur
CreoffMichèleJuriste et ancienne vice présidente du Conseil National de la Protection de l’Enfance (CNPE)
CrepelElodieMédiatrice Familiale, formatrice, auteure et conférencière
CussighPierreAvocat, président du CDP-Enfance
D’AnsembourgThomasAvocat, psychothérapeute, auteur et formateur communication non violente
Da CunhaPatriciaEducatrice de Jeunes Enfants, accompagnante parentale
DakkakLineMédecin généraliste
DamStéphanieEducatrice indépendante, spécialisée dans le développement de l’enfant et le lien d’attachement
DangouloffNatachaChercheuse en sciences de l’éducation et de la formation, présidente de l’association française des formateurs d’enseignants (A2FE)
DanielMagaliEducatrice de jeunes enfants et responsable d’un Relais petite enfance
DantelElodieMédecin exerçant en PMI
DauchyEmiliePédiatre
De AlmeidaNellyPsychologue clinicienne
De BecoAntoineMédecin généraliste
De ChillazCarolePédiatre
De EscoriazaLeonorPsychologue clinicienne, Psychothérapeute
De PaoliGwenaëlleInfirmière puéricultrice
De Salles de HysNicolasPsychologue clinicien, psychanalyste
De TauriacCarolinePsychologue-neuropsychologue, psychothérapeute TCC
DebrieClaireMédecin
Decaux-ferréNolwennPédiatre
DecrombecqueEmilieProfesseure de Lettres Modernes académie de Poitiers, Présidente de l’association Neurosciences Marennes (festival Cerv’Odyssée), Co-auteure de l’ouvrage Enseigner aux élèves comment apprendre, Lauréate prix Chercheurs en actes 2022 du Conseil Scientifique de l’Education Nationale
DelahaigueSoniaPsychologue
DelanoeDanielPsychiatre et anthropologue
DelaplancheFannyMédecin
DellucciHélènePsychologue clinicienne, enseignante à l’Université, formatrice
DelozierDelphineEducatrice spécialisée
DelugasTiphanieKinésithérapeute pédiatrique et périnatale, DU attachement
DenvilleSarahInfirmière puéricultrice
DepoisierOdetteEducatrice spécialisée et auxiliaire de puériculture
Derain de VaucressonMarieDéfenseure des enfants 2011 à 2014
DerigentAudreyEducatrice de jeunes enfants, membre du SNPPE
DerooArnaudEducateur de jeunes enfants, psychothérapeute et auteur
DerrasMélanieÉducatrice De Jeunes Enfants, directrice de crèche familiale
DeruellePhilippeProfesseur de gynécologie-obstétrique, hôpitaux Universitaires de Strasbourg
DescatSylviePsychologue éducation nationale
DesclesSabrinaEducatrice de jeunes enfants
DesmierEmmanuelleInfirmière puéricultrice
DespresFabienneEducatrice de jeunes enfants
DesquerreMartineSage-femme, enseignante formatrice
DevauxAuréliePsychologue clinicienne, superviseur
DevauxCéliaAuxiliaire de puériculture
DevorsineSarahEducatrice spécialisée, thérapeute familiale et théapeute ICV
DeyMarjolaineOstéopathe
DiazMichelEducateur spécialisé, formateur, thérapeute familial
DiopÉlodieInfirmière puéricultrice et accompagnante parentale
DisantStéphanieEducatrice de jeunes enfants, maître praticienne en programmation neuro-linguistique, formatrice petite enfance
DossetElisePsychologue clinicienne
DouillardAnaïsPsychologue clinicienne
DubedatArnaudMédecin généraliste, responsable médical des CMS de Champigny sur Marne
DuboisAnoukPsychomotricienne
DubourgManonPsychologue clinicienne, psychothérapeute
Dubuis-ConstantinNadinePsychologue en libéral et enseignante en travail social
DucrocqSarahPédiatre
Dufourg SanchezMagaliInfirmière puéricultrice
DugravierRomainPédopsychiatre, directeur du centre de psychopathologie périnatale GHU neurosciences, membre du comité 1000 premiers jours
DuplouisBarbaraInfirmière puéricultrice libérale, fondatrice et également fondatrice et présidente de l’association “Pères et Mères d’Avenir”.
Dupont championChristinePédiatre
DupuisSuzannePuéricultrice enseignante
Durand-PfaffenbergerMathieuPsychologue clinicien, psychothérapeute
DuriezNathalieMaître de conférences-HD en psychologie clinique, psychothérapeute familiale
DussourdAnne-SophiePsychomotricienne, intervenante en crèche
DutarteDavidEducateur spécialisé, conférencier, responsable de Familylab France
EllisIsabelleInifirmière, thérapeute pour enfants et écrivaine
EngelbertMathildePédiatre
ErghouniHayetEnseignante faculté des sciences de l’éducation Rabat, Maroc
FaidixElsaPsychologue
FaidixEvelyneMédecin de PMI
FaivreValérieInfirmière puéricultrice de PMI,  spécialisée en santé environnementale
FalSokhnaThérapeute familiale, anthropologue, victimologie, vice-présidente Mémoire traumatique et victimologie
FarcyMaire-LaureEducatrice de jeunes enfants
FavreMichelChercheur Directeur de Recherche à l’Inserm et président de l’association pro-aide autisme en charge de l’éducation des parents et professionnels
FéliuSophieInfirmière puéricultrice, directrice de crèche et accompagnante à la Parentalité en auto entreprenariat
FellusPatrickOrthodontiste, président d’honneur de la société française d’orthodontie pédiatrique
FerrariChrystelDirectrice d’un établissement d’accueil du jeune enfant
FievetAudePsychologue, trauma informed, vice-présidente Le monde à travers un regard
FontaineAnne-MariePsychologue de l’enfant, ex enseignante- chercheuse, auteure et formatrice petite enfance
ForinEmmaNeuropsychologue, intervenante en périnatalité et en LAEP
FortéLudivineÉducatrice de Jeunes Enfants
FoucherFrançoiseEducatrice de jeunes enfants, responsable de Micros crèches
FourureSophiePsychologue clinicienne, psychothérapeute, formatrice
FranciscoXavierMédecin généraliste, Médecin coordinateur dans un IME et deux foyers d’accueil médicalisés
FreundNoémieOrthophoniste
Gaonac’hChristelleInfirmière Puéricultrice PMI, Direction Enfance Famille, Pôle Promotion de la Santé et Soutien à la Parentalité, CDAS Quimper
GaspardVéroniqueInfirmière, formatrice, coordinatrice en milieu scolaire pour Déclic Cnv éducation
GauchonAudePédiatre
GauthierCamillePsychologue du développement
GautierJuliePédiatre
GautierAmélieInfirmière DE
Gautier De MonmortLouiseInfirmière et accompagnante parentale
GaylKawthPédiatre
GeislerLaureMédecin généraliste diplômée en santé de la mère et de l’enfant et journaliste, co-auteure du livre “Devenir Papa Pour Les Nuls” (First) et auteure de la chaine de prévention “Le cœur net” (Instagram, Tiktok ..)
GenonSarahDocteure en psychologie, Professeur de neurosciences à l’Université de Düsseldorf
GenreEmilieProfesseure des écoles, enseignante en CP
GillesDorotaJuriste en droit européen des droits de l’homme
Gimard SebiloSuzanneEducatrice de jeunes enfants- DU attachement
GirardVincentPsychiatre, Chercheur en Santé Publique
GobinMaudInfirmière puéricultrice DE
GodfroyCyrilleEducateur de jeunes enfants, coordinateur petite enfance jeunesse, co-secrétaire général du Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance
GoldnerChristellePsychologue clinicienne, thérapeute familiale et de couple
GrelletyMarieAuxiliaire de puériculture en EAJE et membre du SNPPE (Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance)
GrichtchoukJohnnyEducateur spécialisé
GrouxFrédéricEJE et Psychologue spécialiste de l’enfance et parentalité, crèche et hôpital, formateur
GrusonEliseMédecin de santé publique, Présidente de l’association « Les Médecins de la Parentalité »
Guattari-MichauxFlorePsychologue clinicienne pour enfants, adolescents et adultes
GuédeneyAntoinePédopsychiatre, Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Paris
GuedjEmmanuelleProfesseure ressources parentalité, académie de Paris
GueguenJoëllePédiatre
GuellaïBahiaProfesseure des universités en psychologie du développement, formatrice petite enfance
GuerinEmilieMédecin
Guevel DelarueKritellMédecin de PMI et auteure
GuichardAnnickmedecin generaliste
GuilberteauAnnieEx directrice du CNDIDFF
GuillotCéciliaPsychologue, psychothérapeute EMDR accréditée
GuimbeauGuislaineInfirmière
GuyonAliceDocteure en neurosciences, directrice de recherche au CNRS à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC)
HaagPascaleMaîtresse de conférences de l’EHESS, École des hautes études en sciences sociales
HaemMariePédiatre
HagbeAlexiaEducatrice de jeunes enfants
HaroAnthonyMédecin
HautemanièreCarolinePuéricultrice
HawkenJohannaPhilosophe,  chargée d’enseignement université Paris 1 Panthéon -Sorbonne,  responsable de la maison de la philo à Romainville
HeleniakkarinaMédecin
HéliasLéaOrthophoniste, auteure
HéméryElisePsychologue du développement, intervenante en crèche
HersenElodiePsychologue clinicienne, Psychothérapeute
HindMokriPsychologue clinicienne, psychothérapeute, docteure en psychologie, psychogérontologie et santé publique
HirtzLydiaPsychologue
Hong-daoJosseMédecin
HuangIrèneDocteur en sociologie et anthropologie
ImbertBéatriceFormatrice EN
IntsorouCoralinaPsychologue clinicienne, formatrice petite enfance
Jacquat-françoisStéphanieMédecin
JacqueminLucileEducatrice de jeunes enfants,  Directrice d’EAJE
JaffrainRomualdEducateur de jeunes enfants
Janse-MarecJoëlleGynécologue
JapiotClaireInfirmière, directrice adjointe de crèche
JaussaudClémentineMédecin
JerniteAssiaPédiatre
JoannicJosetteMédecin de crèche et de PMI
JoaüsDominiquePsychologue clinicienne, psychothérapeute, GHU Paris neurosciences
JoriozPatriciaEducatrice de Jeunes Enfants
JoubertonAmyOrthophoniste, Chargée d’enseignement à l’Université de Bordeaux
JunierEmilieEnseignante en école élémentaire
JusCamilleSage-femme
KangniNathalieAuxiliaire de puériculture, accueillante en LAEP
KediaMarianneDocteure en psychologie clinique, psychothérapeute spécialiste du psychotrauma
Kehr LallierPerrineOrthophoniste
KernMarionPsychologue clinicienne
KhalfaStéphanieDocteure en neurosciences, Psychologue clinicienne, formatrice chargée de recherche en neurosciences
KochertFabiennePédiatre, past-présidente de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire
KotsouIliosPsychologue, docteur en psychologie, chercheur en psychologie positive et auteur
KovacshazyCécileMaitre de conférences
KriegerAnne-EmmanuellePsychologue spécialisée dans les troubles du neurodéveloppement, docteure en psychologie, formatrice
KutsiaEkaterinaPédiatre
LabatValérieÉducatrice de Jeunes Enfants, praticienne en thérapie systématique et stratégique petite enfance et parentalité à la Croix Rouge Française
LabordeSylviePédiatre
LacroixSarahPsychologue clinicienne
Lafaye-FavreLorraineAvocat à la cour
LafontAnne-MarieProfesseure de lettres modernes et formatrice académique au Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, Tedx speaker
LallierJérémyChirurgien-dentiste
LambertMartinePédiatre
LamyPaulinePédiatre
LapuyadeCatherineConseillère en économie sociale et familiale, DU de Psychiatrie, thérapeute familiale, co-fondatrice du centre Laleo
Latour GauvritMarieMédecin
LavaléeIsabellePédiatre
Lavaury-BoscLyvieInfirmière puéricultrice
LavoineNoémiePédiatre
LazimiJulieGériatre
LazimiNadineMédecin généraliste
Marie-SophiePédiatre
LedroitHindNeuropsychologue-psychologue clinicienne et conférencière.
Le Quillec ObinSophieSecrétaire de l’AFTD (Association Francophone du trauma et de la dissociation), praticienne et superviseure EMDR Europe, formatrice centrée psychotrauma
LecompteLuciePédiatre
Ledésert-MartinJuliettePsychologue, psychothérapeute
LedieuMagaliPsychologue clinicienne, superviseur, formatrice
LefeuvreSylvainePédiatre
LefrançoisCharlèneEducatrice de jeunes enfants
Lelan leguenAnnePédiatre
LelloucheJohanaPsychologue, thérapeute EMDR et hypnothérapeute
LemoigneAnnaProfesseure à la retraite et vice-présidente de MTR (Le Monde à travers un regard)
LenoirFrédéricPhilosophe, sociologue, docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), écrivain, co-fondateur de la Fondation SEVE, Savoir Être et Vivre Ensemble (sous l’égide de la Fondation de France) et fondateur de l’association Ensemble pour les Animaux.
LequenneFabienSage-femme
Leroy RiviereOraneMédecin de santé publique
LevineEmmanuellePédiatre
LiagreAnniePsychologue
LiénardYasminePsychiatre, addictologue et psychothérapeute
LisembardGabrielleMédecin généraliste, Cheffe de clinique à la Faculté de médecine H. Warembourg Lille
LoéClarissePédiatre
Lopes LourencoIsabelPsychologue en libéral
Madelin-PorteCarolinePsychologue clinicienne, psychothérapeute, formatrice
MagendieChristinePédiatre
MalherbeCatherineInfirmière scolaire EN
MannLaurePsychologue, formatrice
MarchandCarolePsychologue clinicienne
MaréchalHélèneInfirmière puéricultrice
MarichalMyriamPédiatre, médecin légiste
MarienAnne-GaëllePédiatre
MarotKarinePsychologue clinicienne, Psychothérapeute, Thérapeute familiale, Praticienne en ICV, spécialisée en protection de l’enfance
MarsotClaireProfesseure des écoles
MartineHélènePsychologue
Marty PichonJulieEducatrice de jeunes enfants, présidente de la Fédération des Educateur.rice.s de jeunes Enfants (FNEJE)
MatheyMarieMédecin PMI
MathieuJulieSage-Femme DE, conférencière
MaurelOlivierAuteur, co-fondateur de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire (OVEO).
MazeghraneMustaphaChef de service de pédiatrie
MazzucconiMonaEducatrice de jeunes enfants, formatrice, directrice adjointe d’une crèche
MembredeMarinaEducatrice de jeunes enfants, en micro-crèche
MichelAnneNeuropédiatre CHU Rennes
MicoudYoannaPsychologue clinicienne
MidalFabriceDocteur en philosophie, éditeur, auteur, fondateur de L’École de méditation
MikaeloffYannProfesseur en pédiatrie, neuropédiatre, centre de protection de l’enfance, Université Paris Saclay
MiladinovicKarolinaKinésithérapeute
MillerMitsikoFormatrice, auteure
MilletChristineInfirmière puéricultrice de PMI, SLS Saint Martin D’Heres
MissillierHélèneInfirmière puéricultrice dédiée à la santé publique (via le dispositif Asalée), intervenante dans une maison de santé pluridisciplinaire pédiatrique
MoalicCéliaEducatrice de jeunes enfants en libéral, animatrice de Relais petite Enfance, formatrice auprès des professionnels de la petite enfance
MoissetPierreSociologue, politiques sociales et familiales
Molle AlonsoMarinaÉducatrice spécialisée
MonzeeJoëlDocteur en neurosciences, auteur
MorelCarolinePsychologue, consultante petite enfance, formatrice
MorenneValérieEducatrice de jeunes enfants, formatrice des assistantes maternelles
MorettiEmiliePédiatre
MorinMarie-ClaudeFormatrice puéricultrice
MoussaouiSohelaMédecin généraliste, assistante universitaire
MoysanFrancePsychologue clinicienne, psychothérapeute
MusquetAnne-EvaPsychologue et psychothérapeute
NapuriSilviaNeuropédiatre
NaudyAlixEnseignante
NaulletVirginiePsychologue clinicienne, psychothérapeute
NobreAlexandraPédiatre
NolletAnaïsEducatrice de jeunes enfants
NouryEstelleEducatrice de jeunes enfants en LAEP
NouryAmandineEducatrice de jeunes enfants et animatrice d’un Réseau Petite Enfance
NuyttenAlexandraPédiatre
ObeidDalia(PhD MPH) Chef de service territorialisé  Protection Maternelle et Infantile et de la Santé
OrdioniJean-louisPédiatre
OrvainValérieEducatrice de jeunes enfants,  Formatrice en éducation émotionnelle et relationnelle,  Fondatrice et coordinatrice de l’association Grand’Dire Ensemble
Oudin-GasquetChloéPsychologue clinicienne, psychothérapeute, doctorante et chargée de cours à l’Université
OueriemiBérénicePsychomotricienne en libéral et dans les structures petite enfance
PaneChristinePsychologue clinicienne, psychothérapeute, Unité soins-études pour adolescents
ParedinhaMargauxPsychologue clinicienne, Centre Régional du Psychotrauma
ParisotCamilleEducatrice de jeunes enfants et directrice de crèche
PavyPascalePsychomotricienne, formatrice et auteure
PeccouxMarieEducatrice de jeunes enfants et assistante maternelle en crèche familiale
PechonJulieEducatrice de jeunes enfants en crèche collective
PecotCécileInfirmière puéricultrice de PMI
PéducasseVirginieEducatrice de jeunes enfants, intervenante en crèche
PenelonMarie-LaurePsychologue et formatrice
PetitcollotLauraMédecin généraliste
PétrelNadègePuéricultrice, intervenante en crèche et auteure
PfersdorffArnaultPédiatre réanimateur, chroniqueur à la Maison des Maternelles
PhilipChristineMaître de conférences honoraire en Sciences de l’Education, INS HEA
PierrepontSophiePédiatre
PietEmmanuelleMédecin , Présidente du Collectif Féministe contre le viol
PlantardLeilaPédiatre
PlasCarolineInfirmière puéricultrice
PoirierVéroniquePédiatre
PoissonGéraldinePsychologue, psychothérapeute
PolitanoOreliaAssistante sociale, ex-coordinatrice d’éducateurs en maison d’accueil pour enfants placés
PonceletPascalePsychologue clinicienne, psychothérapeute
PrognonRomaneEducatrice
ProvoostPascalinePsychanalyste, responsable de l’antenne de l’EEPA (École Européenne des Philosophies et Psychothérapie Appliquées) Lille
RabhiSophieEnseignante, auteure
RaynaudAnnePsychiatre, fondatrice de l’institut de la Parentalité
RenaudEstelleEducatrice de jeunes enfants et directrice d’un EAJE
RenouxChristianProfesseur d’Université
RicardMathieuMoine Bouddhiste, biologiste
RicatteCamillePsychologue clinicienne et de la santé, psychothérapeute
RichetAnaPsychologue clinicienne, psychothérapeute, doctorante et chargée de cours à l’Université
RigeadeEmmanuelleInfirmière puéricultrice
RobertLucieAuxiliaire de puériculture, co-secrétaire générale de la SNPPE (Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance)
Roos-BernardSéverineSpécialiste en médecine générale, médecin référente crèche, praticien attachée au Centre de référence des troubles des apprentissages du CHU de Strasbourg.
RoriveAlisonPsychologue et neuropsychologue enfant et adolescent, formée à la prévention, la détection et la prise en charge du burn out parental
RosiakNadiaPsychologue clinicienne groupe hospitalier sud Ile de France, psychothérapeute
RousseauChloéPsychologue
RoyAnnaSage-femme, auteure et chroniqueuse à “La Maison des Maternelles”
RoyerLucieInfirmière puéricultrice de PMI, Service Local des Solidarités d’Echirolles
SabaJustineInfirmière puéricultrice PMI, Direction de la Promotion de la Santé, Pôle Territorial de Solidarité des Graves, PMI de Villenave d’Ornon
SaberNajaPédiatre
SafarianMaryamPédiatre
SalinManonDirectrice de l’organisme de formation petite enfance “Des liens pour grandir”
SalinierCatherinePédiatre, past-présidente de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), Expert Mpedia
SallezHélènePsychologue clinicienne, psychothérapeute, spécialiste de l’accompagnement pré et postnatal haptonomique de l’enfant et de ses parents, auteure, formatrice.
SalmonaMurielPsychiatre, psychotraumatologue, fondatrice et prési­dente de l’association Mémoire Traumatique et Victimo­logie, membre de la Chaire internationale Mukwege et de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE)
SaloméMarinaSage-femme
SanhadjiKhalilkCardiologue
SarrLickaInfirmière puéricultrice, formatrice, consultante petite enfance
SaussezIsabellePsychologue clinicienne, psychothérapeute, superviseur, psychothérapeute familiale systémique et contextuelle
Save MaufroyJessicaEducatrice de jeunes enfants, consultante en parentalité
SchmiderCatherineEnseignante, formatrice, fondatrice de l’association Déclic Cnv éducation
SchouppeColetteEnseignante, association neuroeduc
SchühlChristineEducatrice de jeunes enfants, formatrice, conseillère petite enfance, auteure
SchwanderAnaëlleInfirmière Puéricultrice de PMI
ScietSylvieEducatrice de jeunes enfants, gestionnaire de micro-crèches, accompagnement à la parentalité, intervenante en analyse de la pratique professionnelle
Sebban-ZanaChloéMédecin généraliste
SeguinSarahPsychologue, psychothérapeute, docteure en psychologie
SeychalAnneSage-femme, exercice en libéral
SeznecJean-christophePsychiatre
ShanklandRebeccaProfesseure de psychologie du développement, Université Lumière Lyon 2, Laboratoire DIPHE (Développement Individu, Processus, Handicap, Education), Membre de l’Institut Universitaire de France, responsable de l’Observatoire de la Parentalité et du Soutien à la Parentalité, Maison des Sciences de l’Homme Alpes.
Siaud-FacchinJeannePsychologue clinicienne, psychothérapeute, fondatrice des centres Cogito’Z
SiauveTiphaineSage-femme
SimonManonInfirmière, consultante en sommeil de l’enfant et en parentalité
Société Française de Pédiatrie
Société Française de Pédiatrie Médico-Légale
SonnetMarinePsychologue
SordonMélaniePsychologue du développement, psychologue Education Nationale
SpinelliMarionInfirmière puéricultrice en pédopsychiatrie en Chuga
StonaAnne-claireMédecin de santé publique
SuquetPierrePsychologue clinicien, Centre Régional du Psychotrauma
SurierSuziePsychologue clinicienne intervenante en analyse des pratiques en établissements sociaux et médico-sociaux.
SwaenepoelClaudePédiatre
TakasuKasumiPsychologue clinicienne, psychothérapeute
TarquinioCyrilPsychologue, professeur à l’université, superviseur EMDR, directeur et fondateur du Centre Pierre Janet de l’université de Lorraine, rédacteur en chef de l’European Journal of Trauma and Dissociation.
Tassy-DuvalDaphnéMédecin
TchouenkovaLadaPsychologue clinicienne
TeissierDelphineOrthophoniste
TerenoSusanaPsychologue, Professeure des Universités, Directrice DU Attachement, Investigateur principal étude CAPEDP-A
TessanierChristelleEducatrice de jeunes enfants, directrice adjointe d’un multi-accueil
TessierMarieInfirmière puéricultrice
TessierAudreyPsychologue clinicienne, psychothérapeute spécialisée psycho trauma
TestuzClémentineInfirmière puéricultrice
ThétiotAnaïsPsychologue et formatrice spécialisée dans la petite enfance
ThiellandJean-PierrePrésident de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO) et membre de StopVEO, auteur, ancien enseignant spécialisé en Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficultés (RASED) et psychopédagogue en CMPP (Centre Médico-psycho-pédagogique)
ThyrionChloéDocteure en neurosciences et formatrice petite enfance
TiroliAnne-LaureInfirmière Puéricultrice au Service Local de Solidarité au Département d’Isère
TissotMarylineFormatrice puéricultrice
Titti DingongIsabellePédiatre
TrouchaudMarie-JeannePsychologue clinicienne, auteure
TurcanCoralieTravailleur social en protection de l’enfance
UntasAurélieProfesseure des Universités, spécialisée en psychopathologie et psychologie de la santé
VabresNathaliePédiatre coordinatrice UAPED de Nantes, Vice-présidente SFPML et membre du Conseil National de Protection de l’Enfance
Vaille EspitallierCécileInfirmière puéricultrice
Van der BorghtFrédéricPsychologue haptothérapeute directeur d’Aire de Famille
VarinSéverineInfirmière scolaire
VercelottiCapucineOstéopathe
VergrieteCathiaAuxiliaire de Puériculture
VerneyCatherineChargée de recherche en Neurosciences à l’INSERM, spécialiste du développement humain précoce et conférencière.
VersiniDominiqueAncienne secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre la précarité et l’exclusion, adjointe à la Maire de Paris en charge des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance, ancienne défenseure des Enfants
VerwaugenPatriciaPédiatre
ViavatenneNathalieEducatrice de jeunes enfants, et formatrice en école d’Auxiliaire de Puériculture
VicariniNathalieJuriste, fondatrice Déléguée générale d’Ensemble pour l’Education de la Petite Enfance et membre de la Commission des 1000 premiers jours
VidalAmandineInfirmière en crèche
Vissière-RodriguesAurorePsychologue
VissioGuillaumeDirecteur de la Santé Publique de la Ville de Bagneux
VoulotWendyEducatrice de jeunes enfants
WilmartKarineInfirmière de PMI conseil départemental 59
ZammatteoNathalieDocteur en sciences, thérapeute, conférencière et autrice.
Associations
ACEPP (Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels) de Normandie
AFPA – Association Française de Pédiatrie Ambulatoire
Association EPAPI Les masques blancs
Association les médecins de la parentalité
Association PAPOTO, la Parentalité pour tous
Association STOP bébé secoué
Ensemble pour l’Education de la Petite Enfance
FNEJE (Fédération Nationale des Educateurs de Jeunes Enfants)
FNEJE (Fédération Nationale des Educateurs de Jeunes Enfants) du Calvados
StopVEO, Enfance sans violences
Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance
AllemandSybilleFondation Seve
BoudilleClaireActiviste et fondatrice du collectif Enfantiste
BoyetLaurentPrésident de l’association Les papillons
CarlSteffyFondatrice association Carl
CougnyNathaliePrésidente et fondatrice Les maltraitances, moi j’en parle !, écrivain, poète et artiste peintre
CreuzetCéciliaCo-fondatrice de May
DuquesneColettePrésidente Des droits pour grandir
HabensteinStéphanieVanilla Milk
Le Bigot-MacauxArmellePrésidente du COFRADE
Le GoffFrançoiseAssociation Enfants devenus grands
Le GoffAuroreAutrice, conférencière, membre de l’ONU Femmes France/ Mouvement Sauvons les enfants
MarchandValérieFondation Seve
ReynaudLaurePrésidente association scholavie, enseignante
ToussaintSarahAssociation Cartables allégés
VianaMarioRéalisateur, président de l’association Eveil et Sens, Grandir Ensemble
Praticiens, formateurs, auteurs, conférenciers et autres activités dans le domaine
BenhamicheAnne-ClaudePsycho praticienne titulaire du CEP
BotmanMarieThérapeute  et intructrice en Mindfulness, biologiste, conférencière et autrice.
BoudeyMarinaConseillère en allaitement maternel, formée-certifiée en freins restrictifs
CordierHélènePsychopraticienne
Didierjean JouveauClaudeAncienne présidente de LLL France, rédactrice en chef d’Allaiter aujourd’hui, conférencière et auteure
Dumonteil KremerCatherineAuteure, formatrice, fondatrice de la journée de la non-violence éducative
FelixMiriamConsultante en santé sexuelle infantile
GranierLaurentResponsable pédagogique StopVEO
GuilberteauAnnieChevalière de l’Ordre National du Mérite et Chevalière dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur, ancienne directrice du CNDIDFF (Centre national d’information des droits des femmes et des familles)
HyspaEléaRéférente Handicap en organisme de formation
LalanneJacquesFormateur d’animateurs du programme Parents efficaces, consultant, médiateur, auteur et conférencier
LemieuxJohannePsychothérapeute au Bureau de consultation en adoption de Québec (BCAQ), travailleuse sociale, auteure, formatrice et conférencière auprès de la société Le Monde est ailleurs.
LimousinVirginieThérapeute familiale
OriolBrigittePsychothérapeute, conférencière, auteure
PerreaultFrance-MarieThérapeute familiale
RadanneSandraPrésidente de l’Institut de formation Double Hélice
RombautCéliaConférencière et auteur
SalinManonFondatrice de l’organisme de formation “Des liens pour grandir”
SansCristinaThérapeute familiale
SternAndréAuteur, conférencier et directeur de l’Institut Arno Stern
Vaquier de LabaumeGillesFondateur de « L’Atelier du Futur Papa », auteur
Journalistes et réalisateurs
BouquetChristopheRéalisateur documentaires
DesbordesAstridAutrice jeunesse et directrice éditoriale  Editions Nathan
D’EsclaibesStéphanieFondatrice du podcast Les Adultes de Demain
Dionigi-LunatiLaurenceJournaliste, chargée de mission Egalité, auteure, conférencière
EscrivaAmaliaRéalisatrice documentaires
GrebovalPascalMagazine Kaizen
GrincourtCéliaCréatrice du podcast “La force de la non-violence”
GuernalecGaëlleJournaliste scientifique, directrice et fondatrice de l’association PAPOTO, Parentalité pour tous
KallmannCélineJournaliste, interprète du podcast “Encore une histoire”, ancienne présentatrice du JT de la matinale de RMC et RMC Story
LangManuèleJournaliste
LopezFrédéricJournaliste, animateur radio, et producteur de télévision
LumbrosoValérieRéalisatrice documentaires enfants
MeyerCatherineDirectrice éditoriale chez les “Arènes”
MullerBenjaminJournaliste “La Maison des Maternelles” sur France 2, producteur du podcast pour enfants “Encore une histoire”
Artistes
Aiffe CeccaldiVanessaComédienne
AldebertGuillaumeAuteur, compositeur et interprète
BellarClaraComédienne, chanteuse et réalisatrice de cinéma
BescondAndréaDanseuse, comédienne, metteure en scène, scénariste, réalisatrice et auteure française. Avec son interprétation théâtrale dans Les Chatouilles ou la Danse de la colère, elle obtient le molière seule en scène en 2016
BraudBénédicteInfluenceuse
CaverivierePhilippeHumoriste
ClotSamuelInfluenceur  @samuelclt
LamyAlexandraComédienne, réalisatrice
LericheCorinneMère de Julie, militante féministe
LiagreMarieComédienne et metteuse en scène, auteure du spectacle « d’un monde à l’autre », forme théâtrale pour une parentalité éveillée.
MongumuClaudiaComédienne
NgijolThomasHumoriste, acteur, réalisateur
ParadisAlyssonComédienne
PouxElodieComédienne, humoriste
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Mon livre 100% dédié au sommeil du jeune enfant !

Après des mois et des mois d’investigation scientifique, de recueil de témoignages, d’écriture et de relecture, j’ai le plaisir de vous annoncer la sortie en librairie de mon livre 100% dédié au sommeil du jeune enfant édité chez Dunod !

À quel âge les enfants font-ils vraiment leur nuit ?
Comment favoriser leur endormissement ?
Quelles sont les causes des difficultés de sommeil les plus répandues ?
 
Dans ce livre, j’ai rassemblé les questions les plus fréquentes que les jeunes parents se posent sur le sommeil de leur enfant. Sous forme de fiches pratiques, j’y ai répondu sur la base solide des connaissances scientifiques récentes. Dans ce livre à la pointe de la science du sommeil et de la psychologie de l’enfant, je décrypte avec humour et bienveillance les nuits de nos jeunes enfants, je balaie les nombreuses idées reçues et je livre de précieux conseils.

Pour découvrir le sommaire que je vous ai concocté, c’est par ici !

Pour visionner mon interview réalisée par la prestigieuse librairie Mollat, c’est par !

J’ai écrit LE que j’aurais aimé lire moi-même en tant qu’ex jeune-maman-qui-ne-fait-pas-ses-nuits quand ma fille aînée est née, c’est à dire un livre :

  • accessible à tous (pas besoin d’avoir un bac + 25 en science du sommeil pour en tirer quelque chose)
  • fondé exclusivement sur la recherche scientifique (j’en ai épluché des études pour vos beaux yeux !)
  • mêlant des données solides tant du côté du sommeil lui-même que de la psychologie du jeune enfant (bien souvent, c’est l’un ou l’autre)
  • décentré de notre stricte culture occidentale (comme vous pourrez le constater, la recherche scientifique sur le sommeil comporte un biais culturel déterminant qu’il est essentiel de nuancer pour se détendre un bon coup)
  • associant des données théoriques et des pistes pratiques validées par la science, respectueuse des besoins de l’enfant ET basées sur les constats de la chronobiologie (exit la méthode des 5-10-15 et autres terreurs) 😴
  • structuré sous forme de chapitres-questions que vous pourrez découvrir indépendamment les uns des autres (ce qui s’avère plus adapté à la charge mentale des jeunes parents, surtout s’ils manquent de sommeil 🥴!)
  • drôle (car je pense qu’un peu de dérision et de joie de vivre rendent n’importe quelle lecture/ écriture plus agréable !)

Pour couronner le tout, ce livre est préfacé par la formidable Catherine Guéguen et malicieusement illustré par la pétillante Clémentine Lantron !

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Une collection de contes magiques pour les grands… et les petits !

Ce 16 février 2022 vient de sortir ma toute première collection de livres pour enfants magnifiquement illustrée par Carole Xénard et éditée chez Hatier jeunesse. En plus d’être personnalisables selon les spécificités de votre enfant, ces livres ont la particularité d’être basés sur les neurosciences et inspirés des techniques d’hypnose. Émotions garanties !


Après avoir écrit des livres pour les parents et les pros de la petite enfance, une évidence s’imposait à moi : écrire des livres pour les enfants eux-mêmes. Qu’y a-t-il de beau que de communiquer un message fort à un enfant à travers un conte magique ? Désormais, c’est chose faite. Et j’en suis très heureuse !

Ma collection “Mes histoires du calme” rassemble 4 livres qui traitent de 4 problématiques-clés du quotidien des familles : la colère, la fratrie, l’endormissement et la timidité.

Ces livres sont basés sur les neurosciences et inspirés des techniques d’hypnose.

  • Ils sont personnalisables selon les particularités (prénom, âge, intérêts…) de votre enfant.
  • Ils sont pleins à craquer de tendresse, de magie, de poésie, de bienveillance – mais aussi d’infos scientifiques imagées à destination de l’enfant ET de son parent.

  • Ils mettent en scène des personnages très expressifs (ayant consacré ma thèse de doctorat aux expressions faciales du jeune enfant, je me suis montrée un peu obsessionnelle sur le dessin des expressions faciales des personnages durant toute la réalisation de la collection 🤭 !)
  • Ils incluent 2 modes de lecture possible : classique (dès 2/3 ans) et thérapeutique (dès 3-4 ans).
  • Ils proposent un mode d’emploi (en début de livre) et un coin des parents (en fin de livre) pour décrypter le scénario du conte et la problématique à laquelle les parents sont confrontés.
  • Ils sont nés de ma double vie de psychologue et de jeune maman. Ils m’ont chamboulée, animée mais aussi confortée dans mes convictions parentales.
  • Ils sont le fruit d’un long, très long travail de près d’un an et demi.
  • Mais surtout, ils ont hâte de se retrouver entre les mains de votre enfant, au coeur de votre bibliothèque familiale ❤️
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Vous souhaitez les feuilleter ? Cliquez sur le livre de votre choix et c’est parti ! Bonne découverte 😉

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Prêts à revisiter les grands débats de la petite enfance ?

Ce 13 octobre 2021 vient de sortir mon 4ème livre publié aux éditions Dunod. Il s’adresse tout particulièrement aux pros de la petite enfance qui souhaitent revisiter les grands débats du terrain à la lumière des connaissances scientifiques, sans filtre et avec humour. Attention, c’est une lecture qui décoiffe !


Suite à l’aventure de mon Guide TRÈS pratique pour les pros de la petite enfance, j’ai eu l’envie de remettre le pied à l’étrier et de vous proposer un nouveau défi : celui de revisiter les grands débats passionnés qui animent la communauté des pros de la petite enfance à la lumière des connaissances scientifiques : « Pour ou contre s’attacher aux enfants ? » ; « Pour ou contre les laisser commencer leur repas par le dessert ? », « Pour ou contre leur parler de vos propres émotions ? », etc.

Pour découvrir le sommaire, c’est ICI.

L’objectif de ce nouveau défi ?

Quitter les batailles idéologiques qui figent nos pensées depuis de trop nombreuses années pour se recentrer sur le sens de nos pratiques quotidiennes. Mettre de côté ces codes culturels qui nous collent à la peau pour nous recentrer sur les besoins de l’enfant lui-même. La science a l’avantage de nous fournir des informations solides, fiables, objectives et (presque) détachées de toute idéologie. Alors profitons-en !

Mon dada à moi, c’est la science (et les jus de fruits)

Comme d’autres auteurs scientifiques, j’aspire à ce que les pratiques professionnelles dans le champ de la petite enfance (et ailleurs) soient davantage « evidence based », c’est à dire fondées sur les preuves, sur les données scientifiques probantes et non sur le discours de quelques vieux messieurs barbus disparus il y a un siècle.

Mais qu’y a-t-il donc dans ce livre ?

Des débats et encore des débats…. Mais aussi des données scientifiques fiables, des boîtes à idées, des pistes concrètes, et de l’humour. Beaucoup d’humour !

Plus exactement, ce livre est composé de 30 chapitres = 30 débats qui animent – avec des intensités différentes – la communauté des pros de la petite enfance depuis belle lurette. À l’occasion de chaque question soulevée, je vous propose de distinguer le point de vue de l’adulte de celui de l’enfant : comme vous le verrez, ils entrent souvent en contradiction l’un et l’autre !

J’ai doté certains chapitres d’une « boîte à idées » qui favorisera l’application concrète de ces nouvelles données dans votre quotidien.

Pour faciliter la digestion de l’ensemble et parce que je trouve les livres professionnels souvent trop sérieux, j’ai agrémenté le tout d’un soupçon d’humour et d’une bonne dose d’humanité !

Afin d’ouvrir le débat, Josette Serres, ingénieure de recherche au CNRS, docteur en psychologie du développement et spécialiste des neurosciences (qui se trouve par ailleurs être ma collègue et amie) vous a concocté une préface stimulante, à faire pétiller vos neurones.

Enfin, pour le plaisir des yeux, vous retrouverez des illustrations originales (et drôlissimes) de la formidable Lise Desportes, alias Liliaimelenougat.

Une p’tite mise en garde pour la route… 😉

Avant que vous ne plongiez dans la lecture de ce livre tel un vacancier bronzé s’immergeant dans l’eau bleutée de la Méditerranée (on s’y croirait déjà), j’aimerais attirer votre attention sur un point. Il se peut que certaines parties de cet ouvrage vous bousculent ou vous irritent, tant celles-ci viennent secouer des décennies de pratiques que nous pensions indiscutables. Et c’est bien normal.

Malgré tout, il est fort probable qu’au final nous tombions tous – plus ou moins – d’accord car nous avons une ambition commune : celle de privilégier des pratiques qui répondent prioritairement à l’intérêt de l’enfant.

Toutefois, ce consensus ne pourra se faire que si nous jouons le jeu, vous et moi, de mettre toutes nos croyances, nos peurs, nos certitudes, nos codes culturels et nos valeurs éducatives de côté pour nous recentrer sur un seul et même objectif : le bien-être de ces petits êtres en pleine construction. Ce qui est loin d’être simple, je vous l’accorde !

Prêts à relever le défi ?


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LA BD qui vous fait entrer dans la tête d’un bébé

J’ai le plaisir de vous présenter une BD unique en son genre que j’ai réalisée avec l’illustrateur Christophe Besse, disponible à la vente depuis le 7 avril 2021. L’objectif ? Vous immerger dans la tête d’un jeune enfant, avec humour et données scientifiques !


Quel adulte n’a jamais rêvé d’entrer dans la tête d’un bébé pour mieux comprendre son fonctionnement ? Pourquoi lui arrive-t-il de sourire lorsque vous êtes en colère ? D’où lui vient donc cette manie de patauger dans les flaques d’eau et de sauter sur les canapés ?

Bien plus qu’un recueil d’anecdotes et de pistes pratiques, ce guide illustré vous offre une immersion inédite dans la tête d’un tout-petit, Noah, depuis ses dernières minutes dans le ventre de sa mère jusqu’à son premier jour d’école maternelle.

Il s’agit de la 1ère BD qui décrypte les comportements des jeunes enfants, en mêlant humour et données scientifiques. Autrement dit, vous allez découvrir plein d’informations utiles sur le fonctionnement du jeune enfant, tout en vous divertissant. Que demander de plus ? Cette BD se veut instructivement drôle, et drôlement instructive !

C’est une BD à mettre entre toutes les mains : celles des futurs parents, des parents, des grands-parents mais aussi des pros de la petite enfance. Et surtout, entre les mains de ceux et celles qui habituellement n’auraient jamais ouvert un livre d’éducation ou de psychologie de l’enfant !

Conclusion : avec humour, je vous livre un décryptage tendre et décomplexé du fonctionnement de nos jeunes enfants à la lumière de la recherche scientifique ; un récit unique en son genre illustré passionnément par le trait vif et croquant de Christophe Besse.

Découvrez les avis de :

Dr Catherine Gueguen, pédiatre spécialiste des neurosciences affectives et sociales

Isabelle Filliozat, psychothérapeute, auteure et pionnière de la parentalité positive en France

Dr Josette Serres, ingénieure de recherche sur le bébé au CNRS

Jean-François Belmonte, créateur du site “Papa positive”

Caroline Jambon, créatrice du blog “Apprendre à éduquer”

Catherine Lelièvre, directrice du site “Les pros de la petite enfance”

Nathalie Vicarini, fondatrice et déléguée générale de l’association « Ensemble pour l’Éducation de la Petite Enfance »

Juliette Lachenal, psychologue et fondatrice du site “PepPsy”

Bonne lecture à tous et toutes !

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Vous êtes parent en quête de réponses ? Découvrez mon “Manuel de survie” !

Ce 27 avril 2022, la nouvelle édition revue et augmentée de mon “Manuel de survie des parents” (publié chez Dunod en 2019) a débarqué chez votre libraire. Un guide pratique à destination de tous les parents qui se posent un tas de questions sur leur enfant et qui souhaitent des réponses objectives et scientifiques !


Lire la suite “Vous êtes parent en quête de réponses ? Découvrez mon “Manuel de survie” !”

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Vous êtes pro de la petite enfance ? Je vous ai concocté un guide TRÈS pratique !

Ce 17 mars 2021 fut publiée la nouvelle édition (revue et augmentée) de mon “Guide TRÈS pratique pour les pros de la petite enfance” (Dunod). Un guide à destination de tous les professionnels du terrain (EJE, assistants maternels, auxiliaires de puériculture…) pour mieux vivre leur quotidien !

Lire la suite “Vous êtes pro de la petite enfance ? Je vous ai concocté un guide TRÈS pratique !”

Le syndrome du bébé secoué : l’urgence de la prévention

Retrouvez cette enquête publiée dans la revue Le Cercle Psy. SBS. Ces trois lettres bien connues des professionnels de la santé désignent un acte violent et lourd de conséquences pour la jeune victime et sa famille : le Syndrome du Bébé Secoué.

« Je ne sais pas ce qui est le plus difficile : penser perdre son enfant ? Savoir qu’il a été victime de maltraitance ? Vivre avec la rage et la haine comme colocataires ? Être suspectés à tort et effectuer 26h de garde à vue ? Ne pas savoir ce qui s’est réellement passé ? Le voir grandir avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ? » Marie Lemeille Santais[1], maman d’Erwan, un petit garçon secoué à l’âge de 6 mois et demi par une personne extérieure à la famille, est devenue par la suite vice-présidente de l’association Stop Bébé Secoué[2]. Le syndrome du bébé secoué désigne un traumatisme crânien non accidentel (TCNA)[3] survenant lorsqu’un adulte – le plus souvent excédé par les pleurs d’un enfant – en vient à le secouer violemment pour le faire taire.

Des séquelles multiples

La violence du geste de l’adulte associée à la fragilité de la musculature du cou du bébé et à la lourdeur de sa tête peut entraîner des lésions très importantes au niveau du cerveau mais aussi de la rétine et de la moelle épinière. La tête du bébé est balancée rapidement et fortement d’avant en arrière au point que son cerveau vienne heurter les parois du crâne et que des vaisseaux sanguins se déchirent. Chaque secousse est susceptible d’écraser le tissu cérébral contre la boîte crânienne. Aussi, les séquelles potentielles du SBS sont multiples, comme l’indique Anne-Laurent Vannier, présidente du groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS) sur le bébé secoué[4] : « les séquelles [sont] avant tout intellectuelles (troubles des apprentissages allant jusqu’à une déficience mentale), comportementales (agitation, agressivité, défaut d’initiative…), visuelles (malvoyance allant jusqu’à la cécité) mais aussi motrices et somatiques (épilepsie), souvent majeures et définitives ». Marie Lemeille Santais complète : « Les séquelles du SBS peuvent arriver très tardivement… J’ai l’exemple d’une petite fille qui allait plutôt bien jusqu’à ses 11 ans, puis les retards ont commencé à être imposants jusqu’à ce qu’elle soit déscolarisée ». Notons que les petits garçons sont plus touchés par le secouement que les petites filles, et que deux tiers des cas surviennent avant l’âge de six mois. La prématurité et les grossesses multiples sont des facteurs de risques.

Ces pères qui passent à l’acte

Du côté des auteurs des faits, les profils sont variés et concerneraient tous les milieux socio-culturels. Dans la majorité des cas (70%), il s’agit d’un homme, le père de l’enfant le plus souvent. Sur les 151 cas analysés par une équipe de recherche américaine[5], les compagnons de la mère étaient en cause dans 20% des cas et les baby-sitteuses dans 17% des cas. Dans sa thèse de doctorat consacrée au SBS, Etienne Mireau souligne que ces parents méconnaissaient les besoins et les comportements normaux d’un bébé. Aussi, le jeune âge des parents est souvent mis en avant comme un facteur de risque supplémentaire, tout comme l’abus de substances psychoaffectives et la présence de violences familiales au sein du foyer.  

Une prévention difficile

Dès lors, comment prévenir cette forme de maltraitance ? Le premier programme de prévention appelé « Don’t shake a baby » a été réalisé en 1992, aux Etats-Unis. Il consistait à informer les parents sur la signification des pleurs d’un nourrisson et sur la manière de les accompagner. Une recherche menée en 2011 sur un ensemble de 19 maternités, sur une période de 8 ans, a noté une baisse du nombre de bébés secoués de 75% grâce au programme de prévention mis en place (consultation brève avec une infirmière accompagnée d’une vidéo de quelques minutes). En France, peu de recherche de cette envergure ont été réalisées, la plupart de ces études devant recourir à des moyens techniques importants, coûteux et chronophages. Pour autant, quelques actions de prévention sont mises en place sur le territoire dont celle illustrée par Philippe Geluck « Il ne faut jamais secouer un bébé, secouer peut tuer ou handicaper à vie » et celle réalisée par l’équipe de Necker : « Il ne faut pas secouer votre bébé : il est fragile ».  


« Je pleure donc je suis » : un court-métrage choc à partager

Le département de la Vendée a réalisé un excellent court-métrage préventif sur le SBS qui mériterait d’être visionné par l’ensemble des jeunes parents et des professionnels en charge de nourrissons. Ce film d’une dizaine de minutes est en accès libre sur internet.


Des statistiques sous-évaluées

Entre 120 et 240 nourrissons seraient concernés par le SBS, chaque année en France. Toutefois, ce chiffre serait très probablement sous-évalué. De nombreux parents racontent au corps médical que leur enfant a chuté ou qu’ils ont tenté de le réanimer, craignant les enjeux juridiques. Le diagnostic du SBS est donc difficile à poser, d’autant plus qu’aucune autopsie automatique n’est effectuée pour les enfants décédés de manière inattendue. Notons que dans la moitié des cas de bébés répertoriés, le secouement avait été réitéré en moyenne 10 fois, de 2 à 30 fois sur le même enfant.


« J’ai chaud. J’en peux plus… » : le thermomètre de la colère ©

Cet outil[6], développé par Sylvie Fortin, infirmière et chercheuse au CHU Sainte-Justine à Montréal, vise à faire prendre conscience au parent de la colère qui monte face aux pleurs de son bébé. Ce feuillet de 6 pages, qui propose des stratégies pour se détendre, est un excellent support pédagogique.


[1] Extrait de son témoignage « Syndrome du bébé secoué : ‘ces histoires sordides n’arrivent pas qu’aux autres’ » publié sur le site de Parole de Mamans.

[2] Cette jeune maman nous indique que plus de deux ans après les faits, ils n’ont toujours pas obtenu d’aveux de la part de l’auteur présumé des faits et ne sauront pas encore si l’affaire sera classée sans suite.

[3] Le SBS est également désigné sous l’appellation de Traumatisme Crânien Infligé (TCI)

[4] Extrait de son article « Syndrome du bébé secoué. Des séquelles irréversibles » publié dans la revue L’école des parents de 2014, n°610.

[5] Starling SP, Holden JR, Jenny C. Abusive head trauma: the relationship of perpetrators to their victims. Pediatrics1995;95, 259-62.

[6] Editions CHU Sainte-Justine, 2002.

Port du masque en crèche : quel impact sur les enfants ? A quels signes doit-on rester vigilants ?

Voici un argumentaire scientifique que j’ai co-écrit avec Josette Serres, ingénieure de recherche sur le bébé au CNRS, en partenariat avec l’association “Ensemble pour l’éducation de la petite enfance” et le site “Enfance et Covid“. Pour télécharger la fiche de cet argumentaire et l’imprimer à destination des professionnels et/ ou des parents, cliquez ICI.

PRÉAMBULE

Il ne s’agit pas d’être pour ou contre le masque mais de trouver des solutions pour concilier les gestes qui nous  protègent contre le virus et les conditions essentielles au bon développement cognitivo-social des enfants. On ne doit pas avoir à choisir entre la peste et le choléra ! Le port du masque et les gestes barrières ne doivent jamais freiner ces apprentissages. Il faut intelligemment combiner les deux.

Nous souhaitons alerter les professionnels de la petite enfance sur les périodes critiques du cerveau  au cours desquelles s’acquièrent des compétences essentielles pour vivre en société. L’ensemble de nos arguments reposent sur des recherches scientifiques récentes.  La première année est décisive et l’enfant ne pourra  pas la redoubler !

1/ Trajectoires pour intÉgrer le monde des humains : Pourquoi le port du masque chez les professionnels de la petite enfance est inquiétant

  • Pour survivre, le bébé doit très vite être capable de reconnaître ses congénères : (Tanaka, 2014)[1]
  • C’est l’association de la région des yeux, du nez et de la bouche qui permet l’identification de l’expression faciale. Dès la naissance, la bouche (zone inférieure du visage) apparaît être un meilleur indice que les yeux et les sourcils (partie supérieure du visage) dans la discrimination des expressions faciales de l’interlocuteur (Field, 1982 et 1983[2]). Quelles que soient les caractéristiques ethniques, la bouche paraît être un meilleur indicateur pour déceler l’expression faciale de l’interlocuteur (recherche interculturelle de Yuki, 2007[3]).
  • Une fois les modes de reconnaissance acquis, le bébé pourra différencier les visages familiers des visages inconnus, ce qui est vital pour sa survie (Sangrigoli et Schonen, 2004)[4]
  • Les recherches portant sur les compétences précoces nous informent que le nourrisson a une attirance naturelle pour les visages souriants et que le sourire permet d’accrocher le regard et l’attention du bébé (Delavallée, 2009)[5]. En retour, le bébé produira des sourires  pour garder à proximité sa figure d’attachement et créer ainsi du lien.
  • Pour communiquer ses besoins, le bébé va très vite apprendre le langage de ses congénères
  • Les bébés sont doués d’une capacité extraordinaire d’apprentissage des langues.

Avant la naissance et jusqu’à 6 mois des recherches montrent que les bébés sont capables de discriminer les sons de toutes les langues. Ils ont « l’oreille absolue ». A partir de 6-8 mois commence un apprentissage accéléré des sons, jusqu’aux 10-12 mois. Durant cette période cruciale, le bébé progresse dans sa langue maternelle mais perd sa capacité à reconnaître les sons spécifiques aux autres langues. Il devient expert de sa langue maternelle. Deux mécanismes entrent en jeu dans cet apprentissage: la distribution statistique des sons et l’interaction sociale. Il est donc primordial de parler directement à son bébé dès ses premiers mois de vie pour un apprentissage efficace de la langue maternelle. Pour P. Kuhl[6], ceci implique des face-à-face à visage découvert.

  • La synchronisation des sons avec les mouvements de la bouche aide à la captation. Des études montrent que l’apprentissage de la langue se fait par le biais d’un adulte présent physiquement et non d’un robot, voire une vidéo. Pas de « tuto » pour apprendre à parler ! (Yeung, 2013)[7]. Avec un appauvrissement de stimulations langagières  nous risquons d’accentuer les inégalités sociales (la fréquentation d’un lieu d’accueil permettant de compenser, dans le cas de certains enfants issus de milieux carencés, les inégalités sociales, en plongeant l’enfant dans un bain de langage stimulant). Une étude[8] montre que dès le 10e mois de vie, l’on peut percevoir des différences de gazouillements selon les langues des parents.

Conclusion : le masque perturbe l’acquisition des fondements de la communication (pour une revue de questions, voir Gliga, 2003)[9]. Comme le souligne Delavallée (2009)[10], les émotions sont au cœur de nos échanges sociaux et les expressions faciales émotionnelles fournissent des informations essentielles. De plus, il existe une fenêtre de temps précise pendant laquelle le cerveau du bébé stocke les sons de sa langue pour produire ensuite ses premiers mots. Ce stock est alimenté par les interactions fréquentes en face à face que le bébé aura eues avec des adultes. 

2/ Points de repères pour évaluer le développement langagier d’un enfant

Durant la première année, le bébé…

  • Émet des vocalises prolongées
  • Tourne la tête pour regarder la personne qui lui parle
  • Exprime clairement, par des mimiques et des cris, son plaisir ou son déplaisir
  • Rit en jouant
  • Réagit à son prénom
  • Attire l’attention des personnes par des gestes et des cris
  •  Prononce des syllabes (ba – da)
  • Prononce des syllabes doublées (baba – dada)
  • Dit un mot de 2 syllabes
  • Secoue la tête pour dire « non »
  • Désigne un objet sur demande et va chercher un objet sur demande

Durant la deuxième année, le jeune enfant…

  • Prononce quelques mots
  • Sait désigner les parties de son corps sur demande
  • Fait des phrases de deux mots, puis de trois mots
  • Utilise son prénom pour parler de lui puis utilise les pronoms « Je », « tu », « il »…

Mise en garde : les différents points de repères ci-dessus ne sont mentionnés qu’à titre indicatif. Nous savons que la trajectoire de développement du langage est particulièrement variable d’un enfant à l’autre.

3/ Les signes qui doivent nous alerter

Point de vigilance : les enfants qui parlent peu ou mal à l’âge de la petite enfance ne rattrapent pas toujours leur “retard”.

Les enfants qui à 24 mois ont moins de 50 mots dans leur lexique en production et/ou ne combinent pas les mots, sont décrits comme présentant un retard de langage (RL) (Rescorla & Schwartz, 1990)[11]. Or, ce retard n’est pas toujours rattrapé : la moitié des enfants présentant un retard de langage à 24 mois aura un niveau de langage inférieur à celui de sa tranche d’âge à 3 ans (Paul, 2000)[12]. Dans la continuité, 82% des enfants de 30 mois qui présentent un retard auront des compétences langagières toujours en-dessous de la moyenne à l’âge de six ans (Capone Singleton, 2018)[13]. Plus précisément, le retard de langage que présentent les enfants à l’âge de deux ans est associé à un lexique plus pauvre à 4 ans et à des plus grandes difficultés scolaires à 5 ans.

Point essentiel à rappeler aux familles : le niveau de langage d’un enfant de 3 ans est prédictif de sa réussite scolaire future.

Une recherche (McIntyre et al., 2017) a évalué les compétences langagières de 731 enfants de 3 ans. Les auteurs ont par la suite croisé ces données avec leurs compétences scolaires à 5 ans, puis avec leur parcours scolaire à 7, 8 et 9 ans. Leurs conclusions : les enfants qui ont un plus faible niveau de langage à l’âge de 3 ans risquent de présenter un retard des apprentissages scolaires et de redoubler une classe. Et ce, quel que soit le sexe de l’enfant, son origine, sa famille, le niveau de revenus de ses parents ou encore le mode éducatif.

Quand s’inquiéter ?

Lorsque pour communiquer, le jeune enfant :

  • émet peu de Babillage
  • n’utilise pas le pointage
  • a des difficultés à suivre du doigt (attention conjointe)
  • présente un repli sur soi
  • appelle peu
  • dort plus que d’habitude
  • fuit la relation

Lorsque pour parler, le jeune enfant :

  • Pas de production de mots isolés à 18 mois
  • N’associe pas deux ou trois mots à 24 mois
  • Est toujours inintelligible au-delà de 24 mois
  • À 30 mois, s’exprime surtout par des gestes et ne comprend pas des simples directives. Il n’utilise pas de courtes phrases.
  • Au-delà de 36 mois, ne sait toujours pas former une phrase (3 mots dont un verbe)
  • N’utilise pas pronom personnel « JE » au-delà de 36 mois
  • crie et parle fort
  • Se met en colère et tape souvent

4/ Pistes pour stimuler le développement langagier 

  • Parler avec l’enfant, les yeux dans les yeux (à la même hauteur), dans un environnement calme/ silencieux et évidemment sans masque
  • Lire des histoires le soir avant de dormir (à inclure dans le rituel d’endormissement)
  • Éviter d’exposer l’enfant aux écrans, quels qu’ils soient (tablette, télévision, ordinateur)
  • Éviter de l’exposer aux jouets électroniques (ou bien enlever les piles !)
  • Jouer avec son enfant
  • Commenter verbalement ses actions
  • Couper la musique de fond ou la radio quand l’enfant est présent
  • Enlever la tétine de la bouche de l’enfant quand on lui parle et quand il parle lui-même
  • Éteindre la télévision quand l’enfant est dans la pièce, même s’il ne la regarde pas
  • Prendre le temps de nommer les objets qui l’entourent et de nommer les objets qu’il pointe du doigt
  • Reformuler les mots et les phrases qu’ils ne prononcent pas correctement (avec modération)
  • Éviter d’employer des mots « bébé » (pin-pon, ouah ouah, dodos)
  • Éviter de parler de soi à la troisième personne du singulier (« Je vais changer ta couche » plutôt que « Carole va changer ta couche »)

Pour les pros :

  • Favoriser au maximum des temps en petits groupes avec les bébés et profiter de la distanciation physique respectée entre adultes pour enlever le masque
  • Conseiller aux parents de limiter le temps de présence de leur enfant au sein de la structure
  • Augmenter le taux d’encadrement (si possible !)

Notes de fin :

  • Même les professionnels qui sont équipés de masques transparents doivent rester vigilants à l’évolution de la communication et du langage des enfants accueillis. En plus d’occulter la région du nez, ces masques n’offrent pas une vision du visage optimum.
  • Les risques engendrés pour le développement langagier des enfants par le port du masque chez les professionnels de la petite enfance doivent être mis en perspective dans la balance des bénéfices /risques somatiques engendrés (chez les enfants et les adultes), et ce en l’état actuel de la pandémie et des données scientifiques.


[1] J. W. Tanaka, P. C. Quinn, B. Xu, K. Maynard, N. Huxtable, K. Lee, and O. Pascalis. The effects of information type (features versus configuration) and location (eyes versus mouth) on the development of face perception J Exp Child Psychol. 2014 August ; 124: 36–49.

[2] Field, T. M., Woodson, R., Greenberg, R., & Cohen, D. (1982). Discrimination and imitation of facial expression by neonates. Science, 218(4568), 179-181.

Field, T.M., Woodson, R., Cohen, D., Greenberg, R., Garcia, R. & Collins, K. (1983), Discrimination And Imitation of facial expressions by term and preterm neonates, Infant Behavior and Development, 6, 485-490.

[3] Yuki, M., Maddux, W. W., & Masuda, T. (2007). Are the windows to the soul the same in the East and West? Cultural differences in using the eyes and mouth as cues to recognize emotions in Japan and the United States. Journal of Experimental Social Psychology, 43(2), 303–311.

[4] Sangrigoli S, de Schonen S. (2004). Recognition of own-race and other-race faces by three-month-old infants. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 45

[5] Lavallée, M. & Cossette, L. (2009). Réponses visuelles des nourrissons aux expressions faciales de leur mère lors de situations d’interaction libre face à face. L’Année psychologique, vol. 109(4), 585-606. https://doi.org/10.4074/S0003503309004011

[6] P. Kuhl et al , Infants Show a Facilitation Effect for Native Language Phonetic Perception Between 6 and 12 Months April 2006 Developmental Science 9(2):F13-F21

[6] P. Kuhl et al, Foreign-language experience in infancy: Effects of short-term exposure and social interaction on phonetic learning August 2003 Proceedings of the National Academy of Sciences 100(15):9096-101

[7] H. Henny Yeung and Janet F. Werker. (2013) Lip Movements Affect Infants’ Audiovisual Speech Perception. Psychological Science. 24: 603

[8] B. de Boysson -Bardies. Comment la parole vient aux enfants. Odile Jacob 1996

[9] T Gliga (2003)La reconnaissance des visages par les nourrissons. Médecine et enfance

[11] Rescorla, L., & Schwartz, E. (1990). Outcome of toddlers with expressive language delay. Applied Psycholinguistics, 11, 393–407.

[12] Paul, R. (2000). Predicting outcomes of early expressive language delay: Ethical implications. In D. V. M. Bishop & L. B. Leonard (Eds.), Speech and language impairments in children: Causes, characters, intervention and outcome (pp. 195–209): Hove, UK: Psychology Press.

[13] Capone Singleton N. Late Talkers: Why the Wait-and-See Approach Is Outdated. Pediatr Clin North Am. 2018 Feb;65(1):13-29. doi: 10.1016/j.pcl.2017.08.018. PMID: 29173713.

A chacun son rythme : ces enfants qui grandissent en décalé

Retrouvez cet article publié dans la revue Sciences Humaines (Mensuel N° 329 – Octobre 2020)

Le développement d’un enfant est jalonné de normes : il doit savoir parler à tel âge, lire et compter à tel autre… Les enfants qui sortent du cadre risquent de se retrouver en marge des bancs de l’école. Et si le problème n’était pas le développement atypique de ces enfants mais plutôt la normativité de nos attentes ?

Dès son plus jeune âge, les enseignants ont prédit à Bastien une vie ponctuée d’échecs et de difficultés scolaires. « Ne vous faites pas trop de faux espoirs, ont-ils dit à ses parents. S’il atteint le CM2, c’est déjà bien. S’il dépasse le collège, ce serait un miracle ! ». Il faut dire que Bastien souffre d’une dyslexie et d’un TDA (Trouble Déficitaire de l’Attention) avec hyperactivité. Une dizaine d’années de lutte, de sacrifices et de prise en charge plus tard, Bastien intègre une grande école de commerce. Aujourd’hui, cet élève-qui-n’était-pas-censé-dépasser-le-CM2, a fondé une entreprise de communication et dirige une équipe de vingt personnes. Et quand vous lui demandez ce qui lui a permis de s’extraire de la case « sans espoirs » dans lequel on l’avait condamné étant enfant, Bastien vous répond : « mes parents ». Ils ont déménagé pour se rapprocher des meilleurs spécialistes, pris des jours de congés pour se former à l’accompagnement d’enfants atypiques et contracté des crédits pour financer les prises en charge. A l’instar des enseignants, leur regard sur leur fils a toujours été pétri d’espoirs. La victoire de Bastien est, au final, la victoire de toute sa famille.

Cette délicate frontière entre le normal et le pathologique

Les enfants qui, comme Bastien, s’écartent des normes et grandissent en « décalé » ne sont pas rares. 1 à 10% des enfants souffrent d’un trouble « dys »[1], 18% sont concernés par un problème de développement. Et, si l’on inclut les problématiques émotionnelles et comportementales, cette prévalence grimpe à 22%[2] ! Ces trajectoires développementales considérées comme « hors normes » sont multifactorielles : elles reposent sur la maturation cérébrale de l’enfant, certes, mais également sur les composantes sociales, adaptatives, culturelles et familiales de son environnement[3]. Au vu de la multiplicité des profils de ces enfants, une question reste en suspens : la frontière entre le normal et le pathologique est-elle aussi objective et infaillible qu’on pourrait le croire ? Non, bien entendu. Cette même frontière, qui a toujours fait l’objet de débats chez les scientifiques, demeure tributaire d’une société, d’une époque, d’un ensemble d’attentes déterminées à l’égard du développement et du comportement des enfants.

Dans une autre époque, le TDAH de Bastien n’aurait peut-être pas été un handicap

Prenons l’exemple du TDAH dont souffre Bastien. Comme nous le rappelle un rapport de l’INSERM de 2009[4], sa prévalence varie de 0.4% à 16.6%[5] selon le pays, la méthode diagnostique employée, les critères de mesure utilisés et la définition de la population concernée. Peut-être Bastien aurait donc été diagnostiqué avec un TDAH dans une étude et non dans une autre. L’identification de ce trouble demeure également tributaire d’une époque donnée. Dans la population ancienne des chasseurs-cueilleurs et des nomades par exemple, des profils TDAH comme celui de Bastien auraient été très adaptés. De nature hyper-alertes, ils auraient été de meilleurs chasseurs que leurs congénères, optimisant leurs chances de survie et celles de leur communauté. L’évolution vers un mode de vie plus sédentaire et industriel leur est, au final, moins ajusté. Par ailleurs, selon une recherche publiée en 2011 dans la revue Applied Psychology: Health and Well-Being, force est de constater que les enfants diagnostiqués avec un TDAH présentent une amélioration de la concentration et un meilleur contrôle de leur impulsivité lorsqu’ils jouent à l’extérieur[6]. Autrement dit, lorsqu’ils se rapprochent des conditions de vie pour lesquelles les mammifères sont programmés (vivre en mouvement et à l’air libre), leur symptomatologie est fortement réduite. De ces constats découlent une autre question : au final, les problématiques des enfants n’émergeraient-elles pas que lorsque l’on tente de les conformer à un mode de vie qui n’est pas adapté à leurs spécificités ? Il est intéressant de rappeler que l’un des critères diagnostiques de nombreux troubles est l’interférence significative et durable des symptômes avec la qualité de la vie scolaire, sociale et familiale de l’enfant. Ce qui pose, en conséquence, la question du mode vie scolaire (là où la symptomatologie est généralement la plus gênante) : est-ce ces enfants qui ne sont pas adaptés à la vie scolaire du fait de leur trouble identifié, ou est-ce les attentes de la vie scolaire qui ne sont pas toujours adaptées à la pluralité des profils de des enfants ? Dès lors, la spécificité de l’école (être sédentaire plusieurs heures par jour dans un espace clos) et l’uniformité des attentes scolaires paraissent être des facteurs explicatifs de certains troubles de l’enfance. Ce qui nous rappelle la légendaire et toujours actuelle citation d’Albert Einstein : « Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide ».

L’importance du regard positif des parents

Comme nous le confirme le témoignage de Bastien, le regard que porte le parent sur les particularités de son enfant joue aussi un rôle majeur dans son épanouissement et sa réussite : « on a confiance en toi », « tu vas y arriver », « Tu en es capable ». Une étude datant de 2006 a montré que le niveau d’optimisme parental augmente les chances de succès de l’enfant qui vient augmenter, à son tour, sa disposition à l’optimisme[7]. Or, diverses recherches menées dans les milieux scolaires ont mis en évidence un lien entre la pensée optimiste développée chez l’enfant et les meilleures performances scolaires et universitaires[8]. Ce constat croise l’« effet pygmalion », un concept qui est à l’origine d’un débat passionné depuis une trentaine d’années. Selon cette forme de prophétie auto-réalisatrice, la croyance en la réussite d’un individu de la part d’une autorité (un enseignant ou un parent) entraîne une amélioration réelle des performances de cet individu[9]. En d’autres termes, le simple fait de croire en la réussite d’un enfant augmenterait sa probabilité de réussite. Aussi, malgré la trajectoire développementale atypique d’un enfant et le pessimisme des enseignants, l’attitude parentale peut donc être, dans certaines conditions, un élément différenciant dans le pronostic de son évolution. Et, en conséquence, de sa réussite professionnelle et de son épanouissement à l’âge adulte. Justement, que deviennent ces enfants extra-ordinaires à l’âge adulte ?

Que deviennent ces enfants « hors-normes », une fois adultes ?

Chez certains enfants, les troubles qui ont impacté leur scolarité peuvent continuer à être sources de vives difficultés à l’âge adulte dans leur vie professionnelle et personnelle. Chez d’autres, la roue tourne dès lors qu’ils quittent les bancs normatifs de l’école. Ils finissent par trouver l’épanouissement qu’il leur a toujours manqué, se construisant une existence sur-mesure, en phase avec leurs caractéristiques. Parfois, les particularités qui les ont handicapées durant leur scolarité deviennent même un atout dans le monde professionnel. Les profils avec un TDAH sont connus pour leur indépendance, leur rapidité d’exécution et leur dynamisme. Ils peuvent exceller dans des postes extraordinaires et/ ou éloignés de toute routine comme celui d’expert, de conseiller, de formateur, d’orateur, d’acteur. Une recherche récente de 2018 publiée dans The Journal of Creative Behavior[10], souligne chez les adultes avec un TDAH leur tendance à résister à la conformité. Cette mise à distance des informations classiques au profit de données nouvelles les prédispose à un talent d’innovation. Les adultes dyslexiques, quant à eux, sont connus pour leur créativité, leur ténacité et leur capacité de travail[11]. Les difficultés d’apprentissages auxquelles ils ont été confrontés leur ont permis de développer des capacités de compensation, de la persévérance et de la créativité pour contourner les problèmes. Les recherches soulignent un nombre élevé de dyslexiques chez les chefs d’entreprise. Tandis que la dyslexie touche 4% de la population, la prévalence grimpe à 20% chez les dirigeants. Il en est de même pour les adultes Asperger. Certaines entreprises recherchent ces profils connus pour leur mémoire hors du commun, leur stabilité mais aussi leur tendance compulsive à rassembler un maximum d’éléments sur un domaine d’expertise très spécifique. Le Prix Nobel de littérature Thomas Mann, Gandhi, Winston Churchill, le cinéaste allemand Rainer Werner Fassbinder, Paul Cézanne… Nombreuses sont les personnalités hors cadre à avoir connu une scolarité ponctuée d’échecs qui ont fini par marquer l’histoire de leur pays… Ou juste, par s’épanouir à l’âge adulte. Après tout, comme le conclut Idriss Aberkane, docteur en  neurosciences cognitives et essayiste français dans son ouvrage « Libérez votre cerveau » (Robert Laffont, 2016) : « Nous ne sommes pas là pour nous conformer à une empreinte, mais pour laisser la nôtre ».

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Les élèves à haut potentiel ne s’en sortent pas mieux

Contrairement aux apparences, les élèves à haut potentiel ne s’en sortent pas nécessairement mieux que les autres, le quotient émotionnel (QE) étant un meilleur prédicateur de la réussite scolaire (et de la réussite professionnelle) que le seul quotient intellectuel (QI). Selon l’américain Daniel Goleman, le docteur en psychologie clinique et en développement personnel qui a popularisé le concept d’intelligence émotionnelle (IE), notre intelligence émotionnelle viendrait bloquer ou amplifier nos capacités cognitives comme l’apprentissage, la mémorisation ou la résolution de problèmes[12]. Des états émotionnels positifs, comme la maîtrise des pulsions et des émotions, l’optimisme ou encore l’espoir, induisent des meilleures performances. A l’inverse, des états négatifs comme l’anxiété ou le pessimisme, découle une performance moindre[13]. L’UFAPEC, l’Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique demande à ce titre que cette dimension essentielle des apprentissages des élèves soit intégrée dans la formation des enseignants.  

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Neurodiversité : la différence n’est pas une déficience

Cette question de la différence inter-individuelle est au cœur d’un débat étroitement lié aux Troubles du Spectre de l’Autisme, celui de la neurodiversité. Selon ce concept, apparu publiquement en 1998 dans l’article Neurodiversity de l’écrivain Harvey Blume[14], les individus dont le fonctionnement se distingue de la majorité et qui s’écarte des normes (fixées en fonction de cette même majorité) ne sont pas déficients mais « neuro-atypiques ». Au même titre que la biodiversité, la neurodiversité désigne une variabilité neurologique chez l’être humain, incluant différents fonctionnements neurologiques. Les individus ayant un TSA ne sont pas déficients, ni défectueux. Ils présentent simplement un fonctionnement mental différent des « neuro-typiques », une thèse largement défendue par nombre d’associations et de scientifiques dont Michelle Dawson, militante et chercheuse à l’Université de Montréal[15]. « … Pendant que j’y suis, sachez que je trouve particulièrement intéressant que mon incapacité à apprendre votre langage soit vu comme un déficit alors que votre incapacité à apprendre mon langage vous semble parfaitement naturelle, vu que l’on décrit des gens comme moi comme mystérieux et déroutants. Cela, au lieu d’admettre que ce sont les autres qui sont déroutés… » témoigne l’américaine Amanda Baggs, diagnostiquée avec un autisme sévère non verbal, dans sa stupéfiante vidéo mise en ligne sur You Tube[16].


[1] Une statistique qui varie nettement selon les études, les pays, les époques et la sévérité des troubles étudiés

[2] Glascoe, F. P. (2005). Screening for developmental and behavioral problems. Ment Retard Dev Disabil Res Rev, 11(3), 173-179.

[3] Resch, F. (2008). Developmental Psychapathology in Early Childhood: Interdisciplinary Challenges. Dans S. Papousek, Wurmser (Éd.), Disorders of Behavioral and Emotional Regulation in the First Years of Life: early risks and intervention in the developing parent-infant relationship (p. 13-25). Washington: Zero to Three.

[4] Institut national de la santé et de la recherche médicale, Expertise opérationnelle. Santé de l’enfant : propositions pour un meilleur suivi. Paris: INSERM; 2009.

[5] Bursztejn C. L’hyperactivité motrice avec déficit de l’attention. Enfances Psy 2001;3(15):137-45

[6] Faber Taylor, A. and al. (2011). Could Exposure to Everyday Green Spaces Help Treat ADHD? Evidence from Children’s Play Settings. Applied Psychology: Health and Well-Being. 3(3), 281-303.  

[7] Heinonen K., Räikkönen K., Matthews K. A., Scheier M. F., Raitakari O. T., Pulkki L. & Keltikangas-Järvinen L. (2006) Socioeconomic status in childhood and adulthood: Associations with dispositional optimism and pessimism over a 21-year follow-up. Journal of Personality 74(4):1111–26. [aNB]

[8] Peterson, C., & Barrett, L. C. (1987). Explanatory style and academic performance among university freshman. Journal of Personality and Social Psychology, 53(3), 603–607. https://doi.org/10.1037/0022-3514.53.3.603

[9] Davidson, O. B., & Eden, D. (2000). Remedial self-fulfilling prophecy: Two field experiments to prevent Golem effects among disadvantaged women. Journal of Applied Psychology, 85(3), 386–398. https://doi.org/10.1037/0021-9010.85.3.386

[10] Holly A. White. Thinking “Outside the Box”: Unconstrained Creative Generation in Adults with Attention Deficit Hyperactivity Disorder. The Journal of Creative Behavior, 2018; DOI: 10.1002/jocb.382

[11] LauraMalié (2016). Quand la dyslexie devient un point fort: témoignages d’adultes dyslexiques sur les atouts de leur trouble des apprentissages au sein du monde professionnel. Médecine humaine et pathologie.

[12] Daniel Goleman, L’intelligence émotionnelle : comment transformer ses émotions en intelligenceTrad. T. Piélat, Paris, Éditions Robert Laffont, 1997.

[13] Parker, J. D., Creque Sr, R. E., Barnhart, D. L., Harris, J. I., Majeski, S. A., Wood, L. M., … Hogan, M. J. (2004). Academic achievement in high school: does emotional intelligence matter? Personality and Individual Differences, 37(7), 1321-1330.

Simon Guiller. Compétences émotionnelles et bien-être en milieu scolaire. Education. 2018. dumas01807923

[14] Harvey Blume (1998) « Neurodiversity : On the neurological underpinnings of geekdom », The Atlantic.

[15] https://distinctions.umontreal.ca/luniversite-honore/doctorats-honoris-causa/doctorats-honoris-causa-2013/profil/udemportraits/f/michelle-dawson-1/

[16] Vidéo traduite en français : https://www.youtube.com/watch?v=1EvvotxGq4k  

Adultomorphisme – Mais keskecé que ce gros mot ?

L’adultomorphisme désigne notre fâcheuse tendance à interpréter les comportements des jeunes enfants comme s’il s’agissait de mini-adultes. Si la structure de ce mot paraît ultra complexe au premier abord (et donne un air très intelligent à celui qui le prononce !), sa signification, elle, est simplissime et concerne chacun de nous au quotidien, parents comme pros de la petite enfance !

Non, le petit humain n’est pas un adulte miniature !

L’adultomorphisme désigne notre fâcheuse tendance à interpréter les comportements des jeunes enfants comme s’il s’agissait d’adultes miniatures. On les qualifie de provocateurs, de pervers, de manipulateurs, de capricieux, de vicieux, de jaloux, de comédiens, de sadiques, de calculateurs… Et la liste est longue ! On oublie un point essentiel : même si le comportement d’un jeune enfant peut être en tous points identique à celui d’un adulte (c’est par exemple le cas d’un enfant qui tire la langue ou qui fait un clin d’œil), l’intention qui est derrière ce comportement sera profondément différente.

Le cerveau de l’enfant et celui de l’adulte sont incomparables

Pourquoi ? Car leurs cerveaux sont incomparables. Le cerveau de l’adulte, par sa maturité, possède des fonctions cognitives de haut niveau. Il est en capacité de comprendre des énoncés abstraits, de deviner ce que l’autre pense, de réguler ses émotions, de mener des analyses approfondies sur des situations, de se souvenir d’évènements passés, d’anticiper ce qui va lui arriver, etc. De son côté, le jeune enfant n’est pas autant équipé ! Si son cerveau a énormément de potentiel, il n’est malheureusement pas assez mature pour mobiliser toutes ces capacités cognitives. Il va lui falloir du temps, beaucoup de temps, beaucoup beaucoup de temps, pour arriver au même niveau que l’adulte (30 ans environ – oh que c’est long !).   

« Il est SADIQUE ! »

Souvent, quand je cherche à expliquer ce que signifie l’adultomorphisme au public, en formation ou en conférence, je partage une anecdote que j’ai moi-même vécue au sein d’une crèche en région parisienne. Alors que j’animais la réunion de l’équipe « des bébés », une professionnelle de l’équipe « des moyens » vient me solliciter. Elle s’écrie : « Héloïse, viens voir, il s’est passé quelque chose de dingue chez les moyens ! ». Intriguée, je la suis (et on interrompt la réunion). La collègue m’explique qu’il y a quelques minutes à peine, un petit garçon est monté à califourchon sur le dos d’une petite fille, à plat ventre sur le sol. Il a tiré ses cheveux avec sa main droite, a frappé sa tête au sol, et a regardé la professionnelle. « Et là, il m’a souri… Il est SADIQUE ! » me lance-t-elle, abasourdie. Silence de plomb. Je la regarde, bouche bée. Puis je lui réponds que non, que cet enfant n’est pas sadique (peut-être le sera-t-il ceci dit, mais il est encore trop tôt pour le savoir !). J’ajoute qu’il y aurait eu de quoi paniquer s’il avait été un bonhomme de 40 ans avec un cerveau mature et tout l’équipement cognitif qui va avec. Dans le cas d’un enfant de deux ans, on peut juste – à la rigueur – s’interroger sur l’origine de ce comportement.  

On tombe tous – plus ou moins – dans le panneau

Ce qui est curieux, avec cette histoire d’adultomorphisme, c’est que nous tombons tous dans le panneau. Quels que soient notre métier, notre âge, notre formation, notre qualification, notre expérience des jeunes enfants, notre culture, si on est un homme ou une femme… Cela ne change rien. Nous sommes prédisposés à inférer des intentions d’adulte aux jeunes enfants. Même si vous êtes persuadé(e) que la petite Louna ne vous provoque pas quand elle vous regarde dans les yeux, une partie de vous aura tendance à y croire quand même. Et plus vous serez fatigué(e), excédé(e), stressé(e), plus l’émotionnel prendra le dessus, moins vous serez rationnel(le) et plus vous risquez de tomber dans l’adultomorphisme.

La petite Louna de 18 mois n’est pas plus en capacité de provoquer un adulte qu’un lapin n’est en capacité de lire l’heure…

Mais au fait, d’où vient ce terme d’adultomorphisme ? Il est un dérivé de celui d’anthropomorphisme (« être humain » et « forme »), à savoir le fait d’attribuer des caractéristiques et des attributs de l’être humain à l’animal ou à des objets. C’est par exemple le cas du lapin blanc toujours en retard d’Alice aux Pays des Merveilles, de la sage Grand-Mère Feuillage de Pocahontas ou du joyeux chandelier de la Belle et la Bête ! Finalement, quand on pense que la petite Louna de 18 mois est en capacité de provoquer volontairement l’adulte, c’est comme si on estimait que le petit lapin blanc était en capacité de lire l’heure et d’avoir peur d’être en retard ! Vu sous cet angle, cela paraît soudainement plus irrationnel… Et pourtant ! On admet qu’un lapin puisse avoir une vision du monde et un mode de pensée différents des nôtres. Pourquoi avons-nous alors tant de mal à nous dire que la petite Louna de 18 mois puisse, elle aussi, avoir une vision du monde et un mode de pensée différents des nôtres ? Le débat reste ouvert !

Les garçons, le sexe faible ?

Retrouvez cet article publié dans la revue le Cercle Psy.

Troubles neurodéveloppementaux, retards de langage, comportements à risque… Sur de nombreux plans, les garçons cumulent les difficultés, comparés aux filles. Seraient-ils, aux yeux de la recherche scientifique, le réel sexe faible ?

 Les sociologues ont toujours perçu la femme comme le sexe faible. A diplôme égal, les femmes réussissent moins bien professionnellement que leurs congénères masculins : en plus d’être moins bien rémunérées (entre 7 et 21% de moins que les hommes), elles travaillent davantage à temps partiel subi et ont longtemps souffert d’un plus fort taux de chômage que les hommes. Pourtant, sur un plan scientifique, ce sont bel et bien les garçons – avec leur chromosome Y et leur testostérone sous le bras – qui ont bien plus de risques de défaillir.

Plus à risque de développer un trouble…

Enceinte, j’ai toujours eu peur d’avoir un garçon. « Mais pourquoi ?! », s’interrogeait mon entourage, interloqué. « Mais enfin, parce qu’ils sont bien plus à risque de développer un tas de troubles et de conduites à risque ! », leur répondais-je du tac au tac. En effet, un rapide tour d’horizon du sexe-ratio des différents troubles neuro-développementaux suffit à alimenter l’anxiété chronique des mamans-psychologues[1]. Le TDA/H (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) et le TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) touchent 3 à 4 fois plus les garçons que les filles. Les garçons sont plus touchés par les troubles des apprentissages, les troubles du langage, la dyslexie et la dysphasie. La schizophrénie, comme d’autres pathologies psychiatriques, touche aussi deux fois plus de garçons. Entre 15 et 25 ans, les garçons sont plus à risque d’avoir un accident de voiture et de se suicider, la mortalité des garçons est d’ailleurs trois fois supérieure à celle des filles à cette tranche d’âge[2]. La dépression maternelle perturbe quant à elle plus massivement le développement cognitif et affectif du bébé quand celui-ci est un garçon, l’exposant davantage à un trouble de l’attachement. Les évènements traumatiques ont, de manière générale, plus d’impact sur les garçons que sur les filles. Allan N. Schore, psychologue américain et chercheur en neuropsychologie et en neurosciences affectives, souligne que « pour certaines pathologies mentales ou addictions, le sexe est plus prédictif que n’importe quel facteur car la spécificité masculine persiste, quelle que soit la culture »[3].

… et d’être en échec scolaire

A l’école, la vulnérabilité des garçons se cristallise de plus belle. L’historien Pierre Caspard souligne que les meilleurs résultats scolaires des filles se constate depuis déjà plus d’un siècle, notamment en ce qui concerne le maniement du langage et l’orthographe[4].  Deux fois plus de garçons que de filles quittent le système scolaire sans diplôme, ou uniquement avec le brevet.  Tandis que 12% d’entre eux entrent avec minimum une année de retard en classe de 6ème, soit un tiers de plus que les filles. Les difficultés scolaires des garçons s’observent très tôt, dès l’apprentissage de la lecture, et ce tout au long de la scolarité, de la maternelle à l’université. Jean-Louis Auduc, historien et auteur de « Ecole : la fracture sexuée »[5] constate que les élèves qui sont en échec scolaire alors que leur milieu d’origine est aisé – et donc propice à la réussite – sont quasi exclusivement des garçons. A l’inverse, les élèves qui réussissent à l’école alors que leur milieu d’origine est défavorisé sont plus souvent des filles… Sylvie Ayral, docteur en sciences de l’éducation, souligne que 80% des punitions au collège sont attribuées à des garçons (notons au passage que la punition est un signe valorisé de virilité pour la gent masculine, à cet âge). Pourquoi de telles différences ?

Un organisme plus fragile

Des équipes de recherche en sociologie, en sciences cognitives, en neurobiologie et en endocrinologie tentent d’expliquer pourquoi le seul fait d’être un garçon constitue en soi un facteur de risque. Plusieurs hypothèses se complètent. L’hypothèse culturelle, tout d’abord. Du fait des nombreux stéréotypes de genre (« un garçon, c’est plus fort qu’une fille et ça ne pleure pas, voyons ! »), les petits garçons recevraient moins de soutien et d’affection que les filles. On estimerait qu’ils en ont moins besoin, qu’ils sont moins fragiles. Selon le biochimiste William Frey, le fait que les hommes n’aient pas la possibilité de pleurer à satiété et donc de se libérer de leurs molécules de stress (que l’on retrouve dans les larmes) les exposerait à davantage de troubles liés au stress – telles que les attaques cérébrales et les crises cardiaques. Certaines recherches estiment que la testostérone, hormone masculine par excellence, favoriserait les comportements agités et impulsifs (des travaux ont d’ailleurs souligné que les filles ayant été exposées à un excès de testostérone pendant la vie fœtale avaient un comportement plus agité). La testostérone aurait de plus tendance à diminuer les réponses immunitaires de l’organisme et à l’exposer aux attaques virales tandis qu’à l’inverse, les œstrogènes boosteraient l’immunité. Au final, cette vulnérabilité des garçons résulterait donc de l’intrication complexe de facteurs biologiques et sociétaux.    

A lire !

Stéphane Clerget (2015). Nos garçons en danger ! Ecole, santé, maturité. Pourquoi c’est plus compliqué pour eux et comment les aider. Flammarion.

Alix Leduc (2017). Elever un garçon, mission (im)possible ! Editions Leduc.

Gaëlle Guernalec (2017). Les garçons, plus fragiles, plus à risque. Site GYNGER


[1] Que le lecteur empathique que vous êtes se rassure : j’ai finalement eu deux filles !

[2] Source : Troubles mentaux Dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent. Rapport établi à la demande de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs indépendants (CANAM). Expertise Collective. INSERM

[3] Allan N Schore (2017). All our sons : the developmental neurobiology and neuroendocrinology of boys at risk. Infant Mental Health Journal. Vol 38, Issue 1.

[4] Pierre Caspard (2007). À quoi tient la supériorité des filles ? Contribution à l’analyse historique d’un problème. Histoire de l’éducation, p.115-116.

[5] Fabert, 2016

Est-ce une bonne idée de plonger les enfants dans l’obscurité à la sieste ?

OUI – “En pleine lumière, non seulement les enfants auraient bien plus de mal à s’endormir mais en plus, ils se réveilleraient à la moindre mouche qui pète”  

NON – “Une sieste dans l’obscurité risque de brouiller le cerveau des enfants et de perturber leur endormissement le soir à la maison (de quoi avoir, sur le dos, le syndicat des parents à bout de force) !”

Réponse : BOF BOF. Afin de favoriser l’endormissement et le sommeil des enfants la nuit, il est essentiel qu’ils soient exposés à la lumière du jour tout au long de la journée et notamment lors de la pause post-méridienne. Lors d’une sieste dans l’obscurité, le cerveau de l’enfant va sécréter de la mélatonine – alors que ce n’est pas le moment – ce qui risque de mettre le bazar dans le rythme circadien du bambin.   

Pourquoi est-il préférable de faire dormir les enfants à la lumière du jour plutôt que dans la pénombre ?

La lumière du jour joue un rôle clé dans le bon timing de leur rythme biologique. La lumière naturelle est ce que les chronobiologistes appellent un donneur de temps, un signal puissant qui indique à notre organisme le temps qui passe, s’il fait jour ou s’il fait nuit, si c’est le matin ou la fin de journée. La lumière du jour un synchronisateur majeur de nos rythmes circadiens[1]. Ce qui veut dire que c’est elle qui va générer, ou non, la sécrétion de telle ou telle hormone par exemple. Ça ne rigole pas du tout !

Dans l’obscurité, le cerveau – pas très futé – va croire qu’il fait nuit et va sécréter de la mélatonine. En journée, la lumière du jour va naturellement inhiber la sécrétion de la mélatonine, l’hormone de l’obscurité par excellence[2]. Mais voilà, quand l’organisme de l’enfant est plongé dans l’obscurité durant toute une sieste, son cerveau pense qu’il fait nuit. La mélatonine est alors sécrétée et les signaux sont brouillés : « Je comprends plus rien les gars, c’est la nuit ou le jour ?! Qui a fermé les rideaux ? » râle l’épiphyse en charge de sécréter la mélatonine.

Le rythme biologique des enfants risque va être chamboulé (tout comme celui de l’adulte qui est en surveillance de sieste d’ailleurs !). La mélatonine, qui devait commencer à être synthétisée à la tombée du jour, risque d’être sécrétée en décalé, venant rendre plus difficile l’endormissement des enfants le soir et de nuire à la qualité de leur sommeil la nuit. Au-delà de la régulation de leur sommeil, la bonne synchronisation de leur horloge interne joue un rôle clé dans leur santé, leur cycle hormonal et leur système immunitaire. En gros, quand l’horloge interne est perturbée, c’est tout le métabolisme des enfants qui risque d’être déréglé !   

Comment ça se passe, concrètement, quand l’enfant est plongé dans  l’obscurité pendant la sieste ?

Première étape : l’œil de l’enfant perçoit un signal lumineux de très très très faible intensité (en pleine journée, c’est bizarre !). La rétine de l’enfant, et plus particulièrement les cellules ganglionnaires rétiniennes[5], traitent et prennent en charge ce signal lumineux via un genre d’appareil photo de l’œil hyper performant appelé un « photorécepteur ».

Deuxième étape : ce signal lumineux est transmis à l’horloge interne[6].

Troisième étape : après plusieurs relais, ce signal lumineux finit son chemin dans sa copine la glande pinéale qui sera chargée de sécréter la mélatonine, selon l’intensité de ce signal lumineux (certains chronobiologistes considèrent d’ailleurs la mélatonine comme l’aiguille de l’horloge !).

Quatrième et dernière étape : le signal lumineux étant très faible, trop faible, la mélatonine – l’hormone de l’obscurité par excellence – est alors secrétée… Alors qu’il est un peu plus de midi et que le soleil est au plus proche du zénith, à mi-chemin entre l’aube et le crépuscule !

Le rythme circadien, c’est quoi ce machin ?

Aucun rapport avec le cirque (dommage !). Un rythme circadien est un cycle composé de 24 heures qui regroupe les processus biologiques de notre merveilleux corps : le cycle veille-sommeil (c’est le plus connu) mais aussi la variation de notre température corporelle ou encore notre taux de cortisol. Ces dernières sont aussi sont cycliques que l’alternance jour-nuit, c’est-à-dire que leur niveau monte et descend de manière prévisible et régulière sur une même journée de 24 heures. Par exemple, la mélatonine commence à être sécrétée en milieu de soirée à mesure que la luminosité diminue et atteint son pic entre 3 et 4 heures du matin. Le cortisol, quant à lui, atteint son pic tous les jours, juste avant le réveil, entre 6 et 8 heures du matin (c’est grâce à lui que votre organisme trouve l’énergie de vous mettre debout pour aller exercer votre beau métier !).

A l’inverse, les rythmes ultradiens ont une période de moins de 24 heures (c’est par exemple le cas de l’alternance du sommeil paradoxal et sommeil lent). Tandis que les rythmes infradiens ont une période de plus de 24 heures (c’est par exemple le cas de notre formidable et mémorable cycle menstruel, mesdames !). 

Entre nous, s’éclairer la nuit, ce n’est pas non plus l’idée du siècle…

A l’inverse, de nombreuses recherches se sont penchées sur l’impact néfaste de la lumière durant la nuit sur notre niveau de mélatonine et, à plus grande échelle, sur notre métabolisme et notre santé. Une étude datant de 2013[3] a souligné qu’une heure d’exposition à la lumière des écrans n’affectait pas le niveau de mélatonine de manière significative. En revanche, au-delà de deux heures, le niveau de mélatonine était réduit de 22% environ, un taux qui correspond à une exposition à la lumière du jour. Dans ce cas précis, le rythme circadien a évolué d’un état de somnolence (comme il est prévu la nuit) à un état anormal d’alerte (comme il l’est habituellement la journée). Selon une étude publiée en 2014 dans l’American Journal of Epidemiology, dormir avec une lumière la nuit peut entraîner un risque de surpoids[4]. D’autres recherches ont constaté une association entre l’éclairage nocturne et un risque accru de dépression et de cancer. Le travail de nuit (impliquant un éclairage et une activité réservés habituellement à la journée) serait d’ailleurs classé par le Centre International de la Recherche sur le Cancer (le CIRC) comme « probablement cancérigène ».

CONCLUSION : Pendant la sieste, vous pouvez simplement tirer les rideaux (pour éviter tout de même que l’un des petits humains se prenne un rayon de soleil dans la rétine) sans occulter complètement la lumière du jour… !


[1] Vous avez froncé les sourcils à la lecture du mot « circadien » ? Alors filez lire l’encadré « Un rythme circadien, c’est quoi ? » que je vous ai concocté !

[2] Pour en savoir plus sur cette hormone, rendez-vous dans l’encadré de ce chapitre qui lui est dédié !

[3] Wood, B. and al. (2013). Light level and duration of exposure determine the impact of self-luminous tablets on melatonin suppression. Applied Ergonomics, 44, 2, 237-240.

[4] Emily McFadden, Michael E. Jones, Minouk J. Schoemaker, Alan Ashworth, Anthony J. Swerdlow, The Relationship Between Obesity and Exposure to Light at Night: Cross-Sectional Analyses of Over 100,000 Women in the Breakthrough Generations Study, American Journal of Epidemiology, 180, 245-250.

[5] N’hésitez pas à ressortir cette notion-qui-donne-l’air-intelligent lors d’un prochain repas de famille pour faire sensation auprès de votre belle-mère 😉

[6] L’horloge interne est localisée dans les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus antérieur – en gros, quelque part dans notre cerveau !

La famille nombreuse : un modèle à double tranchant

Retrouvez cette enquête publiée dans la revue Le Cercle Psy. Dans les médias comme au cinéma, le modèle de la famille nombreuse offre une image idéaliste, marquée par les rires, la spontanéité, les échanges entre enfants. Mais derrière ce tableau séduisant se cache une réalité plus nuancée.

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Montessori : de la pédagogue engagée au buzz commercial

Retrouvez cette enquête publiée dans la revue Le Cercle Psy. La pédagogie de Maria Montessori fait l’objet d’un engouement sans précédent. Quels étaient les enseignements de cette célèbre pédagogue ? Quels sont les revers de la médaille de ce succès ?

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Faut-il le laisser jouer avec une tablette ?

Article publié dans la revue Sciences Humaines  (Grands Dossiers n°39 – juin 2015)

Télévisions, tablettes, ordinateurs… Les écrans ne cessent de fleurir dans l’univers des jeunes enfants, alors que les spécialistes déconseillent l’usage de l’écran avant l’âge de 3 ans. Quels risques encourt l’enfant ?

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Faut-il le laisser pleurer seul dans son lit pour lui “apprendre à dormir” ?

Enquête extraite de mon “Manuel de survie des parents. Des clés pour affronter toutes les situations. De 0 à 6 ans” (InterEditions, 2019)

Je sais à quel point il peut être éprouvant de s’occuper quotidiennement de jeunes enfants. Surtout quand nos nuits sont toujours autant interrompues par ses pleurs répétés (bonjour, la fatigue). Pour autant, le laisser pleurer seul dans son lit ne semble pas être la solution… A défaut de lui apprendre à dormir, la méthode du “laisser pleurer” apprend à l’enfant à ne pas compter sur les adultes en cas de besoin et à désactiver ses signaux d’alerte (tels que les cris et les pleurs).

Il en est de même pour les enfants qu’on laisse parfois pleurer en crèche (par manque d’adultes disponibles) et qui, au bout d’un certain temps, ne pleurent plus. Chic, “ils sont enfin adaptés !” se dit-on, rassurés. Malheureusement, pas forcément. Il y a de grandes chances que leurs besoins de proximité et de réassurance demeurent identiques mais que l’enfant ne les manifeste plus car, à plusieurs reprises, l’adulte n’y a pas répondu…

Je vous propose de remonter aux origines de cette méthode d’éducation qui, il fut un temps, était très populaire. Comment en étions-nous arrivés là ?

Ignorer les comportements inadaptés, telle est la base des méthodes comportementales

Tout a commencé dans le courant du 20ème siècle, période durant laquelle a émergé le comportementalisme. Le comportementalisme, c’est quoi ? C’est un courant de la psychologie qui a pour objectif de supprimer les comportements inadaptés des individus (comme le fait de taper son petit-frère ou d’échapper aux réunions de service interminables !). Le principe est le suivant : on va punir (ou ignorer) un comportement inadapté pour le faire disparaître (punition = stimulus négatifs)[1] et encourager un comportement adapté pour le faire réapparaître et l’ancrer dans le répertoire comportemental de l’individu (encouragement = stimulus positif). Par exemple : si vous souhaitez que votre collègue vous fasse davantage de compliments et un peu moins de critiques, encouragez-le quand il vous fera des compliments (stimulus positif), et ne réagissez pas quand il vous adressera des critiques (retrait d’attention qui vise à l’extinction du comportement). C’est la base de l’éducation des enfants et des animaux (et des adultes, aussi !).

On s’est alors dit qu’ignorer les pleurs de l’enfant finirait par le faire arrêter de pleurer…

Mais quel rapport avec le sommeil des enfants, me direz-vous ? C’est simple. Sur la base de ces postulats comportementalistes, une idée simple a émergé : pour qu’un enfant arrête de nous réveiller la nuit, il suffit d’ignorer ses pleurs. Et là, deux stratégies co-habitent.

Pour certains, le laisser pleurer revient simplement à ignorer son comportement inadapté. Ce qui, à première vue, n’est donc pas maltraitant ! De nombreux praticiens vous diront alors que laisser pleurer un bébé n’est pas un châtiment. Et qu’il s’agit juste de ne pas prêter attention à lui quand il ne se comporte pas comme il le devrait.  De quoi se sentir bien dans ses baskets…

D’autres vous diront que cette ignorance est une réelle punition puisque quand l’enfant pleure, nous l’abandonnons (or, l’abandon est un stimulus négatif fort pour beaucoup d’entre nous).

Toutefois, quelle que soit la stratégie sous-jacente, la conduite reste la même : l’enfant pleure seul dans son lit, un point c’est tout. Et, qu’on se le dise, ça marche plutôt pas mal (mais pas pour les bonnes raisons, ce qu’on verra un peu plus tard). Au bout de quelques nuits, l’enfant ne réveille plus ses parents la nuit. Et les cernes parentales s’estompent. Eurêka !

On oublie que les pleurs sont une alarme et non un comportement intentionnel

Malheureusement, dans cette histoire, nous avons négligé un détail majeur. Il est surprenant de traiter, au même titre, un comportement inadapté de type « les critiques d’un collègue » avec… les pleurs d’un bébé. Pourquoi ? Car les critiques de votre collègue sont un comportement raisonné, intentionnel. Alors que les pleurs de votre bébé sont un comportement d’alerte, non intentionnel. L’enfant ne fait pas exprès de pleurer et de vous faire passer une mauvaise nuit ! Il n’est donc pas logique de leur apporter la même réponse, à savoir l’ignorance…

La fameuse méthode du « 5-10-15 »

Revenons à nos moutons : la méthode du « laisser pleurer l’enfant » (que certains qualifient de dressage au sommeil). Au fur et à mesure, différents médecins s’en sont emparés en lui apportant quelques variantes (et leur nom aussi, histoire de gonfler un peu leur ego – logique). La méthode Ferber ou la méthode dite des « 5-10-15 » est l’une des plus célèbres. C’est d’ailleurs probablement cette méthode dont vous a parlé votre pédiatre ou votre grande tante. A l’époque, elle était aussi populaire que l’est aujourd’hui le vin de Bordeaux (ou presque). Le principe est simple (et tout de même assez cruel) : le parent doit laisser son enfant pleurer 5 minutes avant d’aller le retrouver, puis 10 minutes, puis 15 minutes, puis 20 minutes, puis 25 minutes, et ainsi de suite. Voyons comment cela se passe concrètement…

Sur les conseils du pédiatre, vous décidez de laisser votre enfant pleurer…

Ça y est, riche des conseils que vous a prodigués votre pédiatre ce matin, vous avez décidé de laisser pleurer votre enfant cette nuit. Vous lui répétez combien vous l’aimez (votre enfant hein, pas le pédiatre !). Vous le posez dans son petit lit, vous sortez de la pièce (pas très rassuré, tout de même, car vous sentez que quelque chose ne tourne pas rond dans cette méthode) et vous éteignez la lumière. Et là, BIM, votre enfant se met à pleurer[3]. Votre rythme cardiaque et votre respiration s’accélèrent, votre gorge se serre. Naturellement, le parent légitimement soucieux du bien-être de son enfant que vous êtes, se met à stresser. Comment pourrait-il en être autrement ? Pour lutter contre cet inconfort, les parents font comme ils peuvent : certains vont se réfugier à l’autre bout de l’appartement pour ne pas entendre les cris de leur enfant, d’autres optent pour des bouchons d’oreille (et conseillent à leurs voisins d’en faire de même), d’autres encore – les plus téméraires – restent derrière la porte espérant que les pleurs vont finir par s’arrêter. Mais ces minutes sont interminables…

Que se passe-t-il dans son petit cerveau à ce moment-là ?

Privé de votre proximité, votre enfant est soudainement envahi d’un sentiment d’insécurité. Plus l’enfant est jeune, moins il est en capacité de se raisonner, plus il se sent en insécurité. Vulnérable comme il est, la nature l’a équipé de pleurs et de cris afin qu’il puisse toujours s’assurer de la proximité de l’adulte en cas de pépin. Ce qui est, là, le cas. Son amygdale, une petite partie de notre cerveau dont le rôle est de décoder le danger, s’active. L’alarme est déclenchée : « PIN PON PIN PON ! ». Alerté, l’hypothalamus de votre enfant va ordonner la sécrétion des hormones de stress. Au lieu de se détendre, son organisme va au contraire être dans une hyper-vigilance. Son corps se prépare au pire pour assurer sa survie : au combat ou à la fuite (rappelons au passage que son cerveau – vieux de quelques milliers d’années – ne fait pas bien la différence entre un mammouth de 40 tonnes qui débarque et l’insécurité qu’il ressent quand il est seul dans son lit).

Son cerveau est envahi d’un flux chimique et hormonal abondant. C’est alors que, pour protéger l’enfant de ce trop-plein de stress et atténuer l’activité de son système d’alarme, la nature a tout prévu. Son cerveau se baigne de substances opiacées, telles que les endorphines et la sérotonine. Il est comme auto-drogué. L’enfant va alors finir par s’endormir, exténué.

Soumis à un trop plein de stress, son cerveau a besoin d’ocytocine pour s’apaiser

Or, sur le moment, le meilleur antidote de ce trop-plein de cortisol est… l’ocytocine. Et cette hormone, pas besoin de courir en pleine nuit jusqu’à la pharmacie pour s’en procurer, il suffit juste de prendre votre enfant dans les bras ! C’est magique ! C’est l’hormone que notre cerveau sécrète lorsque nous témoignons de l’affection pour quelqu’un, que nous lui sourions, que nous pensons à quelqu’un que l’on aime (quand on a un rapport sexuel aussi, mais ça, c’est une autre histoire). C’est pourquoi quand un enfant pleure, nous conseillons généralement aux parents de le câliner sans se poser trop de questions. C’est d’ailleurs le mode de maternage qui a prévalu pendant 99% de l’humanité ! En laissant un enfant pleurer, on lui apprend que les règles millénaires ont changé et que cette ocytocine, eh ben il ne l’aura pas.

Et si votre enfant pleure malgré tout, même s’il est lové dans vos bras, pas de panique : relisez mon article “Les pleurs des bébés : un grand malentendu” et invitez-le à pleurer, à se décharger dans vos bras. Pleurer à satiété dans les bras de quelqu’un de bienveillant, en qui on a confiance, c’est très positif !

Non, il ne se fait pas vomir pour attirer votre attention. Il vomit, tout simplement.

Dans le cas d’une forte situation de stress, quand le taux de cortisol et de sérotonine sont particulièrement élevés, cerise sur le gâteau, l’enfant peut se mettre à vomir involontairement. C’est une scène que l’on rencontre d’ailleurs souvent au cinéma : confronté à une situation de grand stress (la vue d’un cadavre, par exemple), un des personnages file vomir sur le trottoir. Donc non, contrairement à ce que l’on vous a peut-être fait croire, votre enfant ne se fait pas vomir à ce moment-là pour vous faire revenir dans la chambre, il ne le fait pas exprès.

L’enfant apprend à ne compter que sur lui-même

Confronté à ces expériences répétées, les pleurs de l’enfant ignorés par l’entourage vont finir par s’arrêter. L’enfant ne vous réveillera plus la nuit. Il était temps. Mais attention, ce n’est pas que l’enfant n’a plus de besoins, c’est juste qu’il ne les manifeste plus.

En laissant un enfant pleurer seul dans son lit, on ne lui apprend donc pas à dormir. On le soumet à un stress débordant. Ce qu’on risque de lui apprendre, c’est qu’il ne peut pas compter sur les adultes en cas de besoin et qu’il doit s’habituer à ne compter que sur soi-même. Ces situations, si elles sont répétées, peuvent influencer son style d’attachement et la confiance qu’il porte dans les adultes qui prennent soin de lui.

A haute dose, le stress répété devient toxique pour le cerveau

A haute dose, le stress (l’activation excessive et/ ou répétée du système d’alarme) peut devenir toxique. Des hauts niveaux de cortisol peuvent agir comme du poison sur le cerveau de l’enfant, notamment sur la région de l’hippocampe, et provoquer des pertes neuronales. Rosa Jové, pédopsychiatre spécialiste du sommeil de l’enfant, rappelle que « ces vagues successives de substances chimiques qui viennent submerger le cerveau réduisent la sécrétion normale de sérotonine et insensibilisent l’amygdale. (…). N’oublions pas qu’un niveau bas de sérotonine est le marqueur le plus important de la violence chez les animaux et chez les humains, qu’il est lié à un indice élevé d’homicides, de suicides, de pyromanies, de désordres antisociaux, d’automutilations et autres comportements agressifs »[5].

En même temps, mieux vaut un enfant qui pleure seul qu’un parent qui risque de perdre son sang-froid…

Après, comme je le dis souvent aux parents, mieux vaut un enfant qui pleure seul dans son lit que des parents épuisés qui risquent de passer à l’acte, de le secouer, et d’occasionner des séquelles irréversibles… S’occuper d’un jeune enfant, c’est éprouvant. Chaque jour, nous faisons tous au mieux avec nos ressources. L’idée étant de trouver cet équilibre fragile entre la satisfaction des besoins de proximité et de réassurance de notre enfant et la satisfaction de nos propres besoins de calme et de repos. Que la force soit avec vous !

Heu, au fait… Depuis quand les enfants ont besoin qu’on leur apprenne à dormir  ?

Dites donc, il y a dans cette histoire un point qu’on a complètement oublié d’aborder : l’apprentissage du sommeil. Sachez qu’il est inutile d’apprendre un enfant à dormir car il sait très bien dormir tout seul. Il dormait déjà très bien quand il était confortablement logé dans notre ventre, peinard. C’est juste qu’il ne dort pas aujourd’hui comme on le voudrait, selon nos contraintes d’adultes (qu’est-ce qu’il doit regretter sa vie d’avant, par moments…). Apprendre un enfant à dormir reviendrait à lui apprendre à respirer ou à éliminer, cela n’a pas de sens !

Alors comme ça, les enfants font leurs nuits à 4 mois ?

Ah oui, aussi, un dernier point : l’âge auquel l’enfant devrait faire ses nuits (sujet de conversation numéro 1 des jeunes parents épuisés). « Il a 4 mois ? Votre enfant devrait faire ses nuits ! ». Voilà de quoi culpabiliser les parents et leur mettre une pression inutile[6]. Ne vous fiez pas aux idées reçues : seulement 10 à 15% des enfants de 7 mois seraient en capacité de dormir d’une seule traite 10 à 12 heures par nuit[7].  D’autres recherches soulignent que 15 à 35% des enfants ont le sommeil plus ou moins perturbé pendant les cinq premières années de la vie[8]. Dans leur ouvrage « Le sommeil, le rêve et l’enfant » (Albin Michel, 2011), les Docteurs Thirion et Challamel expliquent que 40 à 60 % des enfants de 18 mois se réveillent toujours la nuit. En 1970, Ajuriaguerra[9] note qu’entre 3 et 5 ans, même le sommeil est mieux organisé dans l’ensemble, on rencontre encore fréquemment de la lenteur à s’endormir ainsi que des réveils nocturnes. Tout ça pour vous dire que, bad luck, les enfants ne dorment pas aussi bien qu’on voudrait le penser. « Ces faux espoirs incitent les parents à s’imaginer que leur enfant a un gros problème (…). Ce n’est pas vrai. Le sommeil est un processus évolutif, et tout enfant en bonne santé finira par dormir parfaitement un jour ou l’autre » souligne le Docteur Rosa Jové dans son excellent ouvrage « Dormir sans larmes. Les découvertes de la science du sommeil de 0 à 6 ans » (Les Arènes, 2017). Pas de pression, donc.

Et si le problème c’était pas le sommeil de nos enfants mais  nos propres attentes à l’égard de leur sommeil ?

Il est intéressant de noter que dans les sociétés où l’éducation des enfants est plus respectueuse de leurs besoins et où le sommeil de l’enfant n’est pas idéalisé, on recense très peu de problèmes de sommeil chez les jeunes enfants !  Tout l’inverse des sociétés occidentales moins tournées vers le respect de l’enfant. Une idée à méditer…

[1] Dans l’éducation des enfants et des chiens, par exemple, ce stimulus négatif a longtemps été un châtiment corporel. On avait tendance à frapper un enfant qui avait fait tomber son verre d’eau ou le chien qui avait fait pipi dans le salon. Pour beaucoup de parents encore aujourd’hui, la punition demeure LE stimulus négatif par excellence (alors qu’elle induit un sentiment de colère et de honte chez l’enfant plus qu’elle lui permet de comprendre la portée de ses actes). Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et les connaissances sur l’enfant nous ont encouragé à déployer des stratégies plus respectueuses de sa personne. Aujourd’hui, ce stimulus négatif, qui vise à faire disparaître un comportement, consiste plutôt à ignorer le comportement, à rester indifférent. Par exemple : on va ignorer le petit chien qui mordille le jouet et l’encourager s’il parvient à lâcher le jouet et à mordiller son os ! Ce principe, plus respectueux des individus – humains et non humains – est à la base de l’éducation positive.

[3] Rappelez-vous que votre jeune enfant est littéralement programmé pour être en fusion avec un adulte rassurant durant ses premiers mois de vie, du fait de son immaturité. Même un peu plus grand, il éprouve ce besoin fondamental de proximité avec l’adulte. Il n’a pas ENVIE d’être contre vous, il a BESOIN d’être contre vous !

[5] Citation extraite de l’ouvrage « Dormir sans larmes. Les découvertes de la science du sommeil de 0 à 6 ans ».

[6] Avez-vous remarqué à quel point le sujet des nuits arrive rapidement dans les conversations avec votre entourage quand il s’agit d’évoquer votre enfant ? « Quel âge a-t-il ? » (première question) et « Est-ce qu’il fait ses nuits ? » (deuxième et fatidique question).

[7] Estivill et Béjar (1995). Duérmete, Nino. Published by Circulo de Lectores.

[8]Lozoff and al. (1985). Sleep problems seen in pediatric practice. Pediatrics. 75(3):477-83.

[9] Ajuriaguerra, J. (1970). Manuel de psychiatrie de l’enfant. Paris, Masson (2e édition).

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