Retrouvez cette brève publiée sur le site du Cercle Psy.
Il vous suffit de barouder au rayon jouets d’un centre commercial pour que votre vue soit happée par des lumières clignotantes et votre audition stimulée par des sons synthétiques en tous genres. C’est un fait, les jouets électroniques ont détrôné de nombreux jouets traditionnels à la saveur moins perceptible.
Pour autant, ces joujoux à piles sont-ils réellement plus bénéfiques au développement du langage des enfants ? Telle est la problématique soulevée par l’Américaine Jenny S. Radesky et son équipe, dont les conclusions furent publiées dans la revue JAMA Pediatrics… deux jours avant Noël.
Les auteurs soulignent que les études empiriques portant sur les effets des jouets sur le développement de l’enfant demeurent assez rares, et que les chercheurs se basent plutôt sur les modèles théoriques en psychologie du développement pour émettre un avis à l’égard de tel ou tel type de jouets. Dans le cadre de cette étude, les auteurs ont observé, à leur domicile, 26 dyades parents-bébés. Les enfants, âgés entre 10 et 16 mois, ont expérimenté trois types de jouets : électroniques (dont une ferme sonore et un téléphone portable factice), traditionnels (dont un puzzle et un jeu de construction) ou encore des livres cartonnés à valeur éducative.
Les chercheurs ont enregistré l’ensemble des échanges qui survenaient pendant l’épisode de jeu entre le parent et son bébé. Lorsqu’il s’agissait d’un jouet électronique, les échanges s’avéraient plus rares, les mots adressés par l’adulte étaient moins fréquents et le vocabulaire plus pauvre. Les enfants eux-mêmes s’exprimaient davantage lorsqu’ils manipulaient des jouets traditionnels et surtout les livres.
Ainsi, même si cette étude porte sur un faible échantillon, les auteurs préconisent un usage raisonné des jouets électroniques pour le bon développement du langage de l’enfant.
Jenny S. Radesky et al. (2015). “Keeping children’s attention the problem with bells and whistles”. JAMA Pediatrics. Published online. doi:10.1001/jamapediatrics.2015.3877